Une bande dessinée « Le Transsibérien » Départ immédiat pour l’autre bout du monde de Alexandra Litvina et Anna Desnitskaia. Editions rue du monde.


Alors là je suis scotchée lorsque dans la librairie du Globe à Paris je découvre une bande dessinée sur le voyage à travers la Russie.

Embarquons dans le transsibérien de Moscou à Vladivostok travers ce pays immense et si différent.

Et là en étant assise dans mon salon je parcours à nouveau le chemin que j’avais réalisé d’Oulan Oudé à Vladivostok. Et plus encore puisque je démarre à Moscou et vais suivre la ligne de chemin de fer à travers les yeux de ces deux auteurs et surtout des enfants qui parlent de chaque ville où ils habitent, où le train s’arrête.

Alors partons à la découverte des nombreuses villes qui rendent le voyage imprévisible !

Juste pour donner de l’ambiance, le Transsibérien c’est 7 fuseaux horaires, 36 villes et villages traversés, 9288 kilomètres, 144 heures et 22 minutes de train (prenez votre souffle) et 146 gares.

Donc départ immédiat pour l’Asie russe !

Moi je n’en aurais parcouru que 3647 kilomètres mais que de souvenirs et surtout l’arrêt à Khabarovsk et l’arrivée à Vladivostok me resterons en mémoire.

Khabarovsk où j’aurais mangé la meilleure pizza du monde avec un pizzaiolo qui faisait voler la pâte au-dessus de sa tête. Une ville toute en montée et en descente qui abouti au fleuve Amour et qui est à portée de mains de la Chine. Et surtout le train qui passe sur un pont de fer immense qui n’en finit jamais. Et un fleuve l’Amour tumultueux, très large et où il ne faut pas se baigner. Et une superbe église orthodoxe qui surplombe la ville et le fleuve. Que de souvenirs !

Vladivostok avec sa magnifique gare, l’atmosphère de mousson qui y règne en été, le plus grand pont dit le pont d’or « zalatoi most ». Pont à haubans qui a été réalisé par des Français (de mémoire) et qui permet d’aller sur l’ile où se trouve l’université et l’aquarium. Une ville qui a vécu les turbulences entres les blancs et les rouges pendant la révolution de 1917. Et surtout un monde de russes blancs proche des Chinois et des Coréens. Ville qui était fermée aux étrangers jusqu’en 2000 je crois. Là encore que de souvenirs et surtout cette journée en bateau lors de la fête de la flotte russe en aout 2017.

Dans cette bande dessinée ce que j’adore ce sont les dessins du train et de sa vie ; les villes et les yeux des enfants qui vous font partager leur bonheur mais aussi les activités du lieu où ils habitent ; des coutumes locales et des plats locaux. Et puis pour éviter de vous ennuyer on a droit parfois à trouver soit des chats, des tigres, des oiseaux dans les dessins. Histoire de se divertir ! C’est très ludique et je m’imagine très bien dans le train me demandant à chaque arrêt ce que je vais trouver, si je vais pouvoir descendre me dégourdir et acheter à manger.

Le livre se découpe en plusieurs régions : Europe et Oural ; la Sibérie occidentale ; la Sibérie orientale et l’Extrême-Orient russe.

De jolis noms qui font rêver et qui nous font parcourir le chemin de Michel Strogoff de Jules Verne. Cer ce train va sur ces pas !

Sur ce chemin on part à la découverte des châteaux d’eau, des fleuves (Volga ; la Sylva, l’Amour…), le lac Baïkal, des musées, des gares, des maisons typiques et des immeubles modernes. On a droit aussi aux personnages importants des villes qui ont parcourus l’histoire de la Russie et de l’Union soviétique. Tout un petit monde qui nous ramène à l’histoire de ce pays avant et après la révolution de 1917.

Et puis on sait pour chaque ville à combien de kilomètres de Moscou nous sommes, quel est le temps en hiver et en été, le nombre d’habitants, le temps d’arrêt en gare. Une vraie encyclopédie du Transsibérien !

Et surtout on vit avec les voyageurs. Les couchettes sont par quatre et je m’en souviens bien. Couchette du haut et celle du bas. On range les bagages en haut et sous la couchette du bas. La vie dans les compartiments est ponctuée de papotages, de déjeuners et diners partagés, de vodka et de toasts à la gloire de X, de thé que l’on va chercher au samovar de chaque bout du wagon, dans des verres en verre posés dans fond en fer, auprès de la « dejournaia » qui n’est pas toujours aimable. Et puis on dort et ronfle pour certains ! Et surtout on regarde le paysage qui défile sous nos yeux. Car c’est cela le plus intéressant les paysages, les gares où on se délasse et marche sur le quai pour dégourdir ses jambes… mais attention à ne pas rater le démarrage du train. La « dejournaia » est là pour veiller au grain ! Et on est vite rappelé à l’ordre – ça ne rigole pas une « dejournaia » ! L’ordre c’est l’ordre et en plus elle garde votre passeport – alors faut veiller au grain ! Là aussi dans ce livre il vous est prodigué des conseils comment vivre 7 jours dans le train.

Et puis sur les quais on vous explique ce que l’on peut trouver lorsque l’on a le temps. On se ravitaille en nourriture : poissons fumés et séchés, fruits, baies, pirojkis, boissons faites à base de fruits, des fruits secs comme les noix, du chocolat …. J’en passe et des meilleurs.

Car traverser la Russie c’est une occupation de chaque minute.

On apprend aussi quelques mots de russe, histoire de se débrouiller à chaque arrêt ou bien pour discuter avec les voyageurs. Ça met toujours de l’ambiance de dire deux trois trucs en russe. Ça détend l’atmosphère et les Russes sont ravis.

Allez rêver des noms évocateurs comme Moscou, Iaroslav, Kostroma, Kirov (un peu moins !), Perm, Iekaterinbourg, Tioumen, Omsk, Novossibirsk, Krasnoïarsk, Irkoutsk, Oulan-Oudé, Khabarovsk et Vladivostok. Il y en a tant d’autres avec des arrêts d’une minute que je ne peux tous vous les citer. Mais le rêve est là !

Tchou- tchou nous voilà arrivés ! Vladivostok, Tout le monde descend.

Paris le 1er octobre 23.

Catégories :Europe, RussieTags:, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

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