Qui connait le Havre ? Qu’est-ce que cela évoque pour vous cette ville ? Le Premier ministre Monsieur Edouard Philippe ? et quoi d’autre ? Une ville décimée pendant la seconde guerre mondiale ? Mais encore ? Un port de Normandie ? L’estuaire de la Seine ?
Le Havre est une jolie ville de Normandie ouverte au trafic maritime dont l’essor ne date pas d’aujourd’hui !
Dès François 1er la ville devient le lieu des guerres et rivalités avec les Anglais et cela durera jusqu’à la seconde guerre mondiale qui permettra aux mêmes Anglais et Américains venus nous sauver des mains du nazisme.
La ville fut détruite et l’architecte Auguste Perret entrepris de reconstruire la ville en béton et en préfabriqué entre 1945 et 1964.
Elle ressemble à une cité moderne coupée au cordeau et faite de lignes droites
Deux bâtiments furent conçus par Auguste Perret : la mairie et l’église Saint-Joseph. Nous y reviendrons.
Une autre œuvre est celle de l’architecte brésilien Oscar Niemeyer : la maison de la culture du Havre surnommée « le volcan » avec sa cheminée blanche – forme du bâtiment.
Et ce qui étonne aussi c’est que les quartiers pavillonnaires sur les collines sont résidentiels et conservés intactes avec leurs maisons à colombages si typiques de la Normandie.
La ville obtient en 2001 le label « ville d’art et d’histoire » et en 2006 l’UNESCO inscrit le centre-ville du Havre au patrimoine mondial de l’humanité.
Allez un petit tour à la découverte de cette ville aux facettes détonantes.
En déambulant le long des rues coupées en carré et en traversant les larges rues entrecoupées de trams que l’on surnomme les Champs-Elysées, Le Havre nous apparait sous un jour inconnu mais ravissant.

Les immeubles pas plus hauts que 7 étages, aux cours calmes et entourées de jardins intérieurs ou extérieurs se font pléthores. Quelques fresques apparaissent dont celle au crâne entouré de feuilles d’oliviers et de citrons. Ou bien celle du centre ou des lettres bouchent les fenêtres factice ou pas et où l’art est bien présent.



Les frontons des portes des immeubles me font penser aux décors staliniens qui montrent la force des travailleurs ! Impression d’être transportée à Moscou où sous le stalinisme tout était dessiné à la gloire des travailleurs de choc !

En continuant noter périple on atteint la maison de la culture érigée là par Niemeyer. Volcan blanc planté au milieu de nulle part avec ses deux statues aux têtes d’oiseaux Tehotihuacans ! Un mélange de béton, de chaux blanche et de pavés. Une sorte de soucoupe volante posée ici ou nulle part et qui accroche le regard. Un monde futuriste fait pour développer les hommes et les écraser par la masse plombant du lieu.


Tout écrase en ce lieu, la mémoire aux morts de la seconde guerre mondiale et des colonies qui ont parcourues l’histoire de notre pays.


J’en reviens toujours à l’époque inspirée du stalinisme – impressions de cette ville ! Pas étonnant car elle a été longtemps sous la domination communiste.
Face à nous un lac qui par moments projette les grandes eaux de Versailles et où le péquin peut se reposer sur des sièges en fer face à cette mer plate.


Et puis longeant le marché nous arrivons devant un édifice pointu qui comme une fusée se tend pour un départ vers le ciel. Ce n’est que l’église Saint-Joseph toute de béton – froide à l’extérieur mais juste incroyable à l’intérieur.

Très sobre par le béton droit comme un i dont les vitraux se reflètent dessus et donnent des couleurs chaleureuses à cette sobriété revêche. Le long de la nommée fusée (par moi) des escaliers en colimaçons bétonnés grimpent vers le ciel et un orgue lance se musique religieuse vers nous pauvres pêcheurs ! Lorsque l’on admire cette fusée on aperçoit le dôme de béton qui la ferme et l’auréole de pureté blanche.





Ce lieu est magique et impressionnant.
Puis nous passons par le jardin non loin de là où kiosque à musique et grande prairie entretenue jalonnent nos pas, où de multiples arbres aux essences différentes rafraichissent notre balade. Des amoureux en pierre sont enlacés et se cachent sous un arbre. Un chien se mouille le corps dans le bassin pour supporter chaleur et poils.




Et pour finir la mer à Sainte-Adresse d’où l’on a une vue époustouflante sur Le Havre. Plusieurs nages dans une eau fraiche et plate comme jamais vue en Normandie.

Un beau moment de détente et de découverte.
Paris le 27 septembre 2020.
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