Le nouveau livre de l’auteur Akira Mizubayashi est arrivé et je me suis rée pour le lire dès sa parution.
Dans la tradition de ses autres livres l’auteur nous emmène toujours sur les chemins de la seconde guerre mondiale au Japon.
Ce livre balance entre le Japon et la France avec ses différents protagonistes.
Je dois dire que j’ai lu ce livre en quelques heures tellement il vous prend et vous emporte dans le labyrinthe des vies et notre destin est tracé et doit se réaliser.
Toujours des musiciens et des artistes – le monde qu’affectionne Akira Mizubayashi.
Donc retour au Japon avec trois personnages : deux jeunes hommes et une femme. Pendant la guerre soir les hommes étaient envoyés sur le front soit ils devaient comme les femmes aider le pays dans des menus travaux. C’est le cas ici et ils travaillent à la poste dans un centre de tri postal pour que le courrier puisse arriver aux destinataires. C’est ainsi que Ren Mizuki, Yuki et Bin se rencontrent et vont former un trio à la vie à la mort.
Ren Mizuki est peintre ainsi que Yuki et ils apprennent le français qu’ils parlent et lisent bien. Bin est un violoniste promis à une carrière internationale. Mais la guerre est là.
Bin est de famille modeste et tout l’argent de la famille va être pour réaliser le rêve de Bin – partir en Europe se perfectionner et devenir un grand violoniste.
Ren et Yuki ont des yeux qui pétillent quand ils se voient et parlent en français, lisent Van Gogh et dessinent. Ren dessine Yuki et vice-versa.
La peur des jeunes hommes est de recevoir la feuille rouge qui vous envoie à la guerre. Hélas Ren va être convoqué et devoir partir en Mandchourie mais tout en restant peintre de guerre ce qui signifie qu’il faut peindre des grands tableaux entrainant les soldats à se battre avec encore plus de fougue. Mais Ren n’arrive qu’à peindre la réalité de la guerre avec le sang, ses morts aux champs de bataille. Il est alors déclassé et va sur le champ de bataille où il perdra ses mains et ses avant-bras. Avant de partir il confie à Yuki sa chienne Hanna, jusqu’à ce qu’il revienne de la guerre.
Défiguré, mutilé il sombre dans la dépression et sombre dans un trou noir. Yuki et Bin le cherche partout et Bin finit par le trouver à l’hôpital. S’ensuit des visites et une grande tristesse – Ren ne voulant pas revoir Yuki pour qu’elle ne le voit pas dans son état.
Mais la vie reprend le dessus jusqu’au mariage avec Yuki, la reprise de la peinture avec son corps c’est-à-dire sa bouche, ses pieds, son corps tout entier. Il va peindre des flammes et des forêts où des corps meurent. La force des couleurs rend les quinze toiles démentes et d’une force de vie époustouflante
Entre-temps ils ont une fille qui joue du violon, découvre Bin passant à Tokyo et joue ensemble. Hélas Ren meurt d’une crise cardiaque et la vie n’est plus la même. Ren ne peut se rendre aux obsèques car il s’est installé à Genève et est connu comme violoncelliste et membre d’un quatuor.
Puis un jour la fille Yuki part à Paris où elle rencontre son mari, a une petite fille qui deviendra violoncelliste et travaillera avec Bin.
Yuki vend tout à Tokyo et vient s’installer à Paris et créé un espace dédié à Ren et Bin. Elle revoit Bin et finit par laisser l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre s’épanouir. Bin joue en mémoire de Ren dans cet espace qui leur est dédié. Et puis Yuki meurt quelques années après. Bin jouera en mémoire de Yuki et mourra à l’âge de 90 ans en pensant à son amour Yuki.
L’arrière-petite-fille de Yuki et sa fille hérite de leur mère et découvre dans une armoire deux tableaux de leur mère – car cette dernière s’était remise à peindre. Un visage sombre et un autre dans la lumière. Cette découverte se fait grâce à la 7e chienne qui ne quitte pas l’armoire où se trouve ces tableaux.
Ce livre est transcendant tant l’histoire est palpitante. Tous ces amours qui amènent à se révéler. Ces talents écrasés par la guerre et décuplé après la guerre par une volonté indomptable de vivre, de créer quoi qu’il en coute.
Et puis la langue de l’écrivain est juste divine. Il est capable d’exprimer avec une infinie délicatesse et subtilité les passions les plus intenses.
Il est dans la suite de ces trois livres «Reine de cœur, Suite inoubliable et Âme brisée ».
Si vous êtes comme moi, vous vous précipiterez sur les enregistrements disponibles du Quatuor N° 13, opus 130, de Beethoven et du Quatuor N° 2, opus 13, de Mendelssohn. Et surtout le Canon de Pachelbel.
Bonne lecture, et bonne écoute.
Courez lire ce livre
Paris le 24 aout 25

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