Exposition Worth au Petit Palais – Paris


Dans la continuité des expositions sur la mode à Paris, j’ai pu découvrir un couturier et une maison de couture inconnue de moi. La maison Worth avec les couturiers Worth, Poiret et Doucet.

Cette maison est créée par Charles Frederick Worth, formé en Angelterre, qui vient travailler à Paris chez Gagelin. Puis il s’associe avec ses deux dirigeants en 1853 et en 1858 il créé un partenariat avec un Suédois Otto Gustav Bobergh et la maison Worth & Bobergh s’ouvre rue de la Paix. La princesse de Metternich va lancer la maison et la carrière du couturier. Il fera évoluer la crinoline et stimulera les maisons de soieries de Lyon.

Quatre générations de Worth vont se succéder et faire évoluer la mode et le style Worth.

Cette maison touchera toutes les catégories sociales entre la fin du 19e et le début du 20e jusqu’à nos jours. Elle rayonnera dans le monde entier et les aristocrates, princesses, princes, la haute bourgeoisie et les artistes viendront s’habiller chez Worth. S’associant à Cartier le bijoutier ils se rendront à la cour d’Angleterre. Worth représente alors le « vrai chic parisien ».

Un tournant avec la première guerre mondiale où Worth s’investit dans des œuvres de bienfaisance et la maison se transforme en hôpital. 

La mode évolue et passe au tailleur. Poiret insuffle à la maison Worth de la modernité mais la collaboration reste de courte durée. Puis dans les années 20 le style change, se modernise avec la collaboration de Jean Dunand et on entre en plein Art Déco. Robes plus courtes avec des broderies magnifiques et création par Lalique des bouteilles de parfum.

Quel bonheur que d’entrer parmi les premiers dans cette exposition à 10h du matin. Salles vides et pas de queues devant les robes exposées.

Le musée pour soi presque seule ! Félicité !

Juste pour vous représenter la famille Worth voici un portrait de Madame et Monsieur en 1892, fondateurs de la maison.

Ce qui est intéressant dans l’exposition c’est de voir l’évolution de la mode jusqu’en 1930, en passant des robes à crinolines portées par des princesses ou des reines, aux robes des années trente où la plus grande simplicité devient mode.

Tout est proposé à travers des tableaux de l’époque mais aussi à travers des esquisses de dessins de robes au crayon avec les couleurs devant s’intégrer dans les tissus.

Et surtout on peut apprécier de voir que les soieries lyonnaises ont été développées tout en admirant le catalogue exposé avec des inédits et les tirelles en velours et les longs métrages réalisés par Tassinari & Chatel. Cela me fait penser à mon grand-père qui avait ainsi des échantillons en velours et damassés.

Mais reprenons le cheminement de l’exposition et surtout toute l’évolution de la mode du couturier Worth.

Crinolines en drapés de couleurs pâles qui font les heureux portraits de femme du monde.

Les faux-culs et tournures réalisés dans des tissus de soie et damassé, de velours travaillés par des perles et des broderies.

Pour aller vers des manteaux plus amples dont la dentelle ou la fourrure de putois agrémentent les vêtements.

Les années trente ouvrent un style différent où les robes sont plus courtes, plus longues et filiformes mais tout autant travaillées de broderies ou de dessins chinois.

J’ai trouvé les broderies extraordinaires comme celles de ce corsage noir où jabot et manches sont décorées de ces dentelles blanches. La finesse est juste merveilleuse.

Les tailles s’affinent aussi et on passe par une période d’histoire avec les velours brodés et les robes de mariées.

Quand on regarde le travail des brodeuses et toute la magnificence de ces réalisations on tombe en pamoison. Que de détails : perles fines, feuilles avec liserés de broderies. Les fleurs roses, œillets qui ornent une robe longue blanche.

La robe à rayures noires et blanches, portée pour thé, qui date de 1894 portée par Andrée Caroline Worth, montre toute la modernité et la fraicheur de cette création.

Puis les modèles des années trente m’ont ravies avec toute la pureté du drapé, le raccourci des tissus et les dessins Art Déco. La robe chinoise avec ses poissons et la robe du soir en mousseline de de soie et en tulle rose aux paillettes et strass ont remportés mon adhésion et mon admiration pour le travail effectué.

Le travesti parapluie m’a fait beaucoup rire par son inventivité !

Et pour finir les bouteilles de parfum réalisées par Lalique m’ont conquis. Modernité, Art Déco, couleurs et formes.

Courez-voir cette exposition qui dure jusqu’au 7 septembre 25 et fait écho à celle du Louvre.

Paris le 13 juillet 25.

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