
Une exposition qui fait écho à la très belle exposition sur Angkor. Michael Kenna est photographe et a parcouru l’Asie entre autres.

Il présente ici ses photographies sur l’Asie et en particulier le Japon, la Corée et la Chine.
Il travaille sur argentique en monochrome et retouche au pinceau ses photos quand il le juge nécessaire.
Photographies d’un instant pur et magique. Des tableaux d’ombres chinoises ou japonaises qui vous happent le regard. Par moments on dirait des peintures à l’encre de chine. Et la concision du sujet fait que cela ressemble aux poèmes japonais les haïkus.
Michael Kenna offert à la France l’intégralité de son œuvre en 2022. Il vit à Seattle.
Il représente toujours la nature dans sa pureté et ses tirages en noir et blanc font des contrastes forts entre la terre, la neige, les branches d’arbres et les arbres et le monde aquatique.

Il est inspiré par les arbres pris de face et me font penser à l’arbre de Wanaka en Nouvelle Zélande plongé au milieu du lac. Il les prend aussi par en dessous comme j’adore faire pour donner l’ampleur des branches et de la couverture du monde naturel. Cet arbre est présenté avec une impression polychrome de Kasamatsu Shiro « Pluie de mousson ».


Il nous présente aussi les grandes japonaises, coréennes ou chinoises comme cette gare de trains empilés les uns à côté des autres. Une forme d’asphyxie provoquée par les humains.

On visite l’Inde aussi avec ces champs de thé si bien taillés dans le Kerala que l’on retrouve aussi au Japon sur l’ile de Kyushu où les arbres sont arrondis comme peignés.


J’ai reparcouru des voyages grâce à lui au Japon avec les monts de sable et la neige sur Sapporo ; et surtout le Myammar avec le lac Inle et ses pagodes pointues se lançant à la conquête du ciel.

Ces deux tableaux aussi qui ouvrent un chemin vers l’horizon, le monde et l’inconnu. Je trouve ces deux photos extraordinaires, elles nous emportent vers on ne sait où. Quand on regarde de plus près ces marches dans le brouillard et ces arbres qui font une danse macabre. Juste envoutant et déroutant.



Ce lac dont les nuages noirs, arrondis se reflètent et forment un tout. Cet homme au milieu sur la frêle barque qui est enrobé par cette eau et ce ciel menaçant. Je suis happée par ce paysage et je le trouve envoutant.

Hokkaido et ses grues en noir et blanc qui dansent et picorent la neige. Et cet arbre élancé, tout de guingois entouré de barrière comme une protection contre cette nature hostile.

Et cette fleur de papier de maki à Hokkaido sur la neige comme une étoile de mer qui rampe sur la blancheur pure du sol. Quand on regarde de près cette fleur on dirait des tentacules lancés en l’air. Cette fleur est posée, gelée mais tellement présente qu’on a envie de la cueillir ou de la laisser là où elle est. Elle marque la solitude et la fragilité du monde où nous vivons.


Puis les perches à Hokkaido, paysage sombre, statique et figé. Opposé à ces fleurs qui poussent dans la neige dans tous les sens, comme affolées par le froid et l’immensité blanche qui les entoure.

Très belle photo que celle des fermes d’algues en Chine qui dessinent des lignes noires dans la blancheur de la neige – traits calligraphiés serrés juste en face d’une calligraphie de Teshima Tairiku « Kan ». Là aussi c’est envoutant à la limite du spirituel.

Et je finirais avec ces fleurs dites « deux tiges en hiver » dont les pointes sont rouges perdues dans cette immensité blanche et le lotus blanc sur fond noir et feuilles noires. En la prenant de près on peut admirer les pistils de la fleur de lotus et la finesse des tiges.


Après on fait le tour de la bibliothèque du musée Guimet dont on peut admirer les cariatides et on peut se plonger dans des photos tirées en grand avec le Tori japonais, l’arbre du lac de Kusharo et bien d’autre comme Ai qui tient le monde dans ses bras.






Un très beau cheminement dans des souvenirs de voyages et de mondes parcourus.
On finit par ce beau livre japonais des signatures dans temples – spiritualité !

Je suis envoutée par ces photos et ne me lasse pas de les regarder dans le très bel album réalisé par le musée Guimet.
Allez-y vous ne serez pas déçus !
Paris le 12 juin 25.
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