N’ayant fait que tourner autour de la Bourse du Commerce je m’y suis rendue pour découvrir la réalisation dans la rotonde de Céleste Boursier-Mougenot.




Tout d’abord la place avec son arbre sec et ses pierres dessus vous met dans l’ambiance ainsi que le drapeau qui vole au vent. Est-on en mer ou bien sur terre ?
Quand on entre dans le musée on est accueilli par un grand monsieur style homme de l’ile de Pâques tout de bois coloré ! Cela fait tout drôle car il est très sérieux !

Et enfin nous découvrons dans la première salle deux œuvres de Gideon Appah qui traite de la représentation des corps. Corps longiligne bleu sur la plage ou sur une ile et l’autre avec ce cheval blanc qui m’a marqué. La virginité blanche de ce cheval attire l’œil et transcende le tableau.



Car la thématique de l’exposition est Corps et Ames.
Puis la forme arrondie de la bourse vous happe à travers son couloir et surtout la coupole de verre vous surprend du fait de la clarté du site qui se reflète dans l’œuvre aquatique au sol. Une eau bleu turquoise – couleur des Antilles – où voguent des assiettes de tailles différentes qui en bougeant se choquent et vous offrent une sonorité qui vous détend et vous fait entrer en transe. On regarde les assiettes tourner, avancer, se choquer et donner un son digne des sirènes. Je suis restée captivée par ce lieu et comme beaucoup de visiteurs nous écoutions avec une forme de spiritualité cette musique psychédélique. Le titre de l’œuvre est Clinamen tiré de la physique épicurienne et fait référence à la trajectoire aléatoire des atomes. Moment de grande pureté et de détente.



En même temps que j’écoutais cette musique je regardais les pourtours de la coupole où de très belles fresques en font le décor. Je ne sais plus ce que cela reflétait mais il y a des dessins de bateaux et de gens autour sous la neige, des personnages japonais ou chinois, des scènes de vie liées aux déchargements de bateaux de commerce. Décor commandé par Henri Blondel en 1899. Les quatre parties reflètent les équilibres impériaux de l’époque : Russie et Amérique du Nord, l’Europe et l’Empire Ottoman, l’Afrique et l’Asie jeux de conquêtes et leurs habitants.
Puis j’ai erré dans les couloirs pour regarder les œuvres des différents artistes. Certains ont frappé mon esprit en particulier avec les textes adjacents : Où avais-je la tête ? ; Tu crois que c’est si simple de se débarrasser d’une blessure…



Puis dans les étages se trouvent un certain nombre d’œuvres plus hétéroclites les unes que les autres. Mais certaines ont attiré mon œil.
Comme ce grand tableau qui me fait penser à Guernica de Picasso, tout noir, avec des êtres humains des animaux ; ou bien à travers l’œuvre de Niki de Saint Phalle « Nana noire » qui regarde la tête à l’envers la « Beauty Examined » de Kerry James Marshall, corps exhibé vivant comme mort à des fins sexuelles et racistes ; ou bien Torn de Mira Schor, cette forme dans l’ombre et la lumière entre soleil et lune qui exhibe son corps blanc d’où le sang coule : et ces deux tableaux qui se font face en rouge et en blanc pour marquer la violence, visages de femmes effacées, remplacées par un taureau et une photo de famille. Toujours les corps exposés !





Mon œil a aussi été attiré par la pureté des formes de l’escalier et la partie noire comme si un inconnu ou un fantôme nous précédait.

Et au 3e étage on a une vue splendide sur la canopée et Beaubourg ainsi que sur l’église Saint-Eustache.



Une très belle découverte !
Paris le 11 juin 25.
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