Ah que peuvent évoquer les Iles Lofoten de notre Paris national et de notre territoire français ?


Pas grand-chose à mon avis. La première question doit surement être : où est-ce ? Lofoten ça veut dire quoi ?
Eh bien deux trois mots d’introduction sur ces merveilleuses iles du nord de l’Europe.
Tout d’abord les iles Lofoten se trouvent dans le nord de la Norvège, en mer de Norvège, bien au-dessus du cercle polaire, en face de Bodo, séparées par le Vestfjord du continent. (68e parallèle). Là il va vous falloir trouver une globe pour situer !
Cela veut dire qu’il fait soit nuit toute la journée en hiver ou bien jour toute la journée et la nuit en été.
Ça vous fait tout drôle et bien à moi aussi ayant voyagé en Islande où en hiver le jour apparait juste de 11 à 14h ! Eh bien en été la nuit n’existe pas aux iles Lofoten. Il fait jour tout le temps ! Impressionnant !
Et puis Lofoten ça veut dire quoi ? Lo veut dire lynx et Fotr c’est le pied. Les iles voudraient ressembler à un pied de lynx si je comprends bien ! Pourquoi pas, on peut tout imaginer. Il faut dire que ces iles au nombre de cinq s’étirent sur 160 kilomètres entre Svolvaer, la capitale et le bout de l’ile avec sa dernière ville Ä, qui se prononce O. Bout du monde étiré mais tellement incroyable avec ses montagnes dignes des Alpes, ses fjords à peu près partout, ses lacs intérieurs et la mer partout. On peut très bien imaginer le lynx posant délicatement dans la neige et étirant sa patte de devant.
Cela évoque aussi en été ses plages extraordinaires au sable blond blanc, comme celle de Ramberg ou bien des toutes petites comme celle d’avant la pointe d’Eggum ; les couleurs bleutées – turquoise de la mer, à se pâmer d’extase avec travers les différents tons – évoquant les Caraïbes hélas sans la chaleur de l’eau ;


Les fleurs des champs de jaune mais aussi de mauve – des tapis jaunes de lysimaques ponctuées et des mauves, les épilobes en épi que l’on trouve partout sur les bords de routes ou le long des maisons ; les linaigrettes blanches à feuilles étroites qui voguent comme des aigrettes blanches au vent dans les champs et surtout dont la fleur ressemble à du coton (texture, douceur et épaisseur) ; les cornouillers de Suède, ces baies à boules rouges qui ne doivent pas être comestibles mais qui colorent la toundra. On les croise à tout bout de champs et elles tapissent les sols proches de la roche ; les chardons mauves qui éclosent pendant l’été ; les prêles des bois toutes petites et si frêles qui voguent au vent avec leurs aiguilles toutes tendres– car le vent est souvent froid voire glacial et fort – là-bas, on dirait de mini sapins verts, très clair qui comme les bonsaïs ne grandissement pas et restent à l’état de bourgeons ; et les manteaux de Notre Dame verts, ressemblant à des boules de mimosas qui ne jaunissent que très peu ; les baies sauvages myrtilles entre autres ; les lichens couleurs kaki qui tapissent les rochers et nous présentent des dessins symboliques.








Et les villages avec les rorbus – maisons typiques de pêcheurs de morues, jaunes, rouges et bleues selon l’endroit et les ports des iles Lofoten, juchées sur leurs pilotis où clapotent les vagues créées par les chalutiers comme des berceuses. Toujours deux sièges en bois devant les rorbus qui attendent le contemplatif. Les jolies boites aux lettres colorées représentant la montagne à Svolvaer. Et les fenêtres qui sont toutes avec des lampes allumées mais décorées de plantes colorées et d’objets ; les barques sur les lacs qui voguent au gré du vent.






Et puis toujours ce flux et ce reflux des vagues et les aigles blancs dit pygargue à queue blanche qui piquent dans la mer pour attraper un poisson et filer le dévorer un peu plus loin.
Car la mer de Norvège et le Vestfjord sont des lieux de profusion de morues, flétans entre autres. A foison on en pêche depuis des millénaires. Et on continue l’exploitation. L’hiver entre janvier et avril on étend les morues coupées en deux ficelées par la queue sur des étendoirs en plein air pour les saler et les faire sécher. C’est impressionnant car il n’y a pas un endroit aux iles Lofoten où il n’y a pas un étendoir même petit. Cela doit est incroyable de voir les pêcheurs poser ces morues sur des kilomètres. Ici la morue de l’Atlantique se nomme le Skrei, venue de la mer de Barentz pour frayer.




Et puis il y a les moutons blancs ou noirs qui broutent les herbes des prés et des champs ; ou bien qui traversent la route se moquant du quidam et des voitures qui passent. Il parait que c’est délicieux le « lamb » mais je n’ai pas réussi à m’en procurer ou à en déguster un morceau dans un restaurant. L’été cela ne doit pas exister ! Juste à regarder sur la route ! Et puis les vaches marrons aux cornes aiguisées qui se reposent dans les herbes hautes jaunies.



Et il ne fait jamais réellement froid aux iles Lofoten – le gulf stream est là pour veiller au grain – jamais moins de 5° en hiver même si la neige est présente ; et jamais plus de 15/20° en été mais quand le soleil tape on a l’impression d’avoir 25° et on peut attraper des coups de soleil. C’est moi quii vous le dit ! Mais bon il peut pleuvoir et mieux vaut avoir un bon pull et un imperméable pour éviter d’être trempé. Car comme en Bretagne en une journée on a les quatre saisons !
Et les lofoténiens ont de l’humour à revendre : A Kabelvag des skis qui forment une haie pour fermer un jardin ou bien une vieille cabine téléphonique qui est un dépôt de livres et qui trompe l’ahuri : des dessins sur les murs avec des aigles, des baleines ou bien des morues afin de bien s’imprégner de la culture des poissons et des cétacés. Et les chalutiers pour bien vous faire comprendre ce que c’est la dure vie des habitants de ces iles et on vous montre même à quoi ressemble un pêcheur. Il y a aussi de grandes fresques en particulier à Alstad où on peut voir un renard ou le visage d’une femme renne-loup avec un sapin au milieu du visage ; ou encore dans ce même port la fresque bleue représentant le port sur l’usine, de ses bateaux qui partent en mer ; et à la porte d’un rorbu cet homme orange pêcheur à la pipe et à côté de lui le laitier norvégien ! Ou bien ces chaussures pour marcher dans la neige qui trônent sur un mur.













Et il y a la mouette qui vous regarde droit dans les yeux qui ne bouge pas et attend, on ne sait quoi ! Elle a moins d’humour la mouette – c’est moi qui vous le dis et pour la chasser il faut vraiment se fâcher ! Et celles qui ont nidifié sur les rebords des fenêtres et qui crient à tout bout de champs pour protéger leurs oisillons et vous chient dessus et le long des murs en bois des maisons. Un vrai bonheur.

Les nuages aussi se jouent de nous et font des défilés qui changent leurs configurations : des grands traits comme réalisés avec des pinceaux chinois avec le soleil à l’intérieur qui illumine le tout ; ceux qui font des trainées de gros cumulus blancs qui disparaissent au fur et à mesure ; ceux qui font des boules de coton qui se reflètent dans la mer et finissent par représenter des gros glaçons qui voguent sur l’eau ; ceux qui créent des monts d’où jaillissent deux cœurs ; et celui qui ressemble à un chien volant.







Et les couchers de soleil qui orangifie ou rosifie le ciel et vous transportent dans un autre monde. On a juste envie de se lover dedans et d’y dormir.




Et puis beaucoup moins poétique ce sont les caravanes qui obstruent les routes et les rares endroits où l’on peut admirer le paysage – et là ça agace !
Et puis il y a les constructions des tunnels sur 400 jusqu’à 1,8 kilomètres sous les roches et les montagnes. Là c’est très impressionnant et parfois angoissant ! Comment faire quand certains tunnels n’ont qu’une voie ? Mais on y arrive. Je vous le promets je l’ai fait !
Ce sont toutes ces images, ces sensations, ces couleurs, ces odeurs qui font les iles Lofoten et qui restent imprégnées en moi. La magie de cette région est inoubliable.


Paris le 2 septembre 23.
Laisser un commentaire