Ce roman est une petite merveille sur la vie, la mort, la perte d’un être cher et le devoir de continuer à vivre sans oublier, en s’autorisant à continuer tout en pensant à la personne que l’on a aimé et que l’on aime toujours.

L’écrivain part de son propre cheminement et de celui qu’elle a aimé.

Un cheminement entrepris après le rideau de la dernière mise en scène. Elle est danseuse.

Départ pour reprendre le chemin déjà parcouru avec son amour, pour se pacifier, se retrouver et pouvoir continuer la vie.

Elle part en bus pour Milan, puis Trieste, des lieux qu’ils ont partagés, qui les relient et qu’elle veut revoir pour finir à Zagreb en Croatie où déposer un souvenir de lui si fort, dans un musée dit « the museum of broken relationships ». Ce dernier existe réellement. Elle emporte avec elle dans son mini sac à dos un livre. Il est la raison de ce voyage.

Et ce parcours est entrecoupé des lettres de son amour à sa fille, Emma, trisomique. C’est un hymne à l’amour d’une fillette différente mais pleine de joie, de défis mais aussi parfois grincheuse voire difficile. Et chaque lettre qu’il écrit sur cette enfant et à cet enfant est un cadeau, un passage entre deux êtres qui se comprennent et dont les liens s’intensifient au fur et à mesure du temps qui passent entre eux.

Cette alternance entre le voyage et les lettres à cette enfant vous portent tout le long du livre et cela donne des zooms sur cet homme, sa vie, sa fille, ses relations aux autres.

Il partage son amour des arbres, de la nature, de la culture des plantes. C’est une ode à la nature et au voyage qui calme la douleur, efface les stigmates de la mort. Mais aussi met du baume au cœur de cette petite fille qui aime la pluie, arroser les plantes, voir les abeilles. Des moments de pure douceur et émerveillement d’un être particulier.

Je ne vous raconterais pas en détails ce livre car il faut le lire pour le ressentir, appréhender cette quête de soi, des autres et de la force de l’amour. Quête des battements de l’amour et surtout se permettre de vivre tout en pacifiant cet amour, cette relation à cet homme. Rebondir en un mot. Et la fin du livre nous le donne à comprendre en refusant de laisser ce livre dans le musée où il pourrait étouffer – lui, comme la fillette et son père.

Un roman qui porte et transporte dans tous les sens du terme.

Courez le lire, un éblouissement, un livre lumineux.

Paris le 9 février 25.