Tellement inattendu de découvrir du côté de Bouzigues une ancienne abbaye cistercienne en pleine campagne à Villeveyrac dans le Languedoc Roussillon.

C’est en 1139 que Raymond Trencavel, Vicomte de Béziers, fonda l’Abbaye de Valmagne sur la commune de Villeveyrac, près de Mèze et de l’étang de Thau dans le Languedoc Roussillon.
Du 12ème siècle au début du 14ème, elle fut l’une des abbayes cisterciennes les plus riches du sud de la France.

L’Abbaye de Valmagne a été fondée en 1139 par les puissants seigneurs de Cabrières. Ils firent appel aux moines bénédictins du monastère d’Ardorel (diocèse d’Albi).
Cette fondation fût aussitôt confirmée par Raymond Trencavel, fils de Bernard Aton IV, fondateur d’Ardorel.

En 1159, l’abbaye est rattachée à l’ordre de Cîteaux et devient fille de Bonnevaux (Dauphiné). À partir de cette date, on procédera à la construction de l’église et du cloître en style roman selon le principe du plan cistercien.

Du XIIe au XIVe siècle, Sainte-Marie de Valmagne est l’une des abbayes les plus riches du Sud de la France.

C’est durant cette période fastueuse (dès 1257) que l’on procède à la construction de la nouvelle église gothique.
La première église romane étant devenue trop petite pour accueillir la communauté qui ne cessait de croître.

L’Abbaye fut confrontée à la Guerre de Cent ans et aux Guerres de Religions puis elle subit la Révolution française et fut pillée.

L’Abbaye et son domaine sont vendus à Monsieur Granier-Joyeuse, un viticulteur de Villeveyrac qui transformera l’église-abbatiale en chai. À sa mort, Valmagne est à nouveau remise en vente et sera rachetée par le Comte de Turenne en 1838.

L’ouverture au public aura lieu en 1975. C’est Diane d’Allaines, actuelle propriétaire et descendante des Turennes, qui décide d’ouvrir les portes de sa maison, espérant récolter un peu d’argent afin de pouvoir commencer à restaurer l’édifice.

Son fils, Philippe d’Allaines, la rejoindra en 1991 et continuera l’héritage viticole familiale ; il décide, 1999, de faire passer le vignoble de Valmagne en agriculture biologique.

En 2010, Laurence d’Allaines, la femme de Philippe, rejoindra l’aventure et crée l’auberge-restaurant y développant toutes les recettes. Elle crée le potager et le verger.

Aujourd’hui, c’est Roland et Eleonor d’Allaines, les enfants de Philippe, qui continuent le travail de leurs parents et grands-parents.

Maintenant entrons dans ce lieu incroyable.

Cette abbaye est de style gothique avec une origine romane. Elle mesure 80 mètres de longe et plus de 24 mètres de haut. Elle est impressionnante et très particulière.

Une entrée avec deux tours carrées de chaque côté et une grande porte de bois de chêne avec des ogives. Poussant la porte vous découvrez sou vos yeux la splendeur de la nef principale et de ses sept travées.

Voutée en croisées d’ogive, ses dimensions sont égales aux grandes cathédrales gothiques avec 83 mètres de long pour 24,50 mètres de haut dans la nef, allant jusqu’à 25 mètres dans les hauteurs du transept.
Ce dernier donne place au chœur, avec des piliers en amande, classique de l’architecture gothique. Et neuf chapelles viennent finir le tout.

Elle en impose par sa taille et sa pureté.

Et puis dans les bas-côtés de la nef des foudres vinaires de 400 hectolitres font la particularité de cette abbaye et nous remémore que nous sommes dans une région viticole. Ils ont été installés en 1820 pour transformer l’église en chai et échappa à la destruction. Juste pour le fun les chais ont été réalisé en chêne provenant de Russie ! Chais qui ne sont plus utilisés de nos jours.

Dans une des chapelles on découvre une crèche.

Puis on entre dans le cloître par une petite porte et là le calme et la beauté du lieu vous transporte dans un autre monde.

Déambulant tout autour on peut admirer les galeries tout autour du jardin fait de bambous, de pins et de sapins.

Le silence vous gagne et on peut comprendre que l’on ait envie de faire vœux de silence dans un endroit pareil.

On y découvre le cloître et surtout pour moi la fontaine où le chant de l’eau vous transporte dans une réflexion intérieure profonde. Dans le bassin des poissons rouges et noires voguent.

Tous les piliers soutenant la fondation sont tenus par des têtes d’anges.

Il y a la grande salle avec la cheminée décorée sur son linteau et les très beaux vitraux.  Un petit salon où on peut admirer la hauteur des voutes.

Retour dans le cloitre et son jardin pour bénéficier du soleil léchant les murs.

Pureté du lieu et de ses pierres la rendent magnifique.

C’est une très belle découverte.

Lien : https://www.valmagne.com/

Paris le 26 janvier 25.