
Une très belle exposition colorée et qui vous transporte au Brésil dans les années 1920-70. Cette artiste parcourra le vingtième siècle entre la France et le Brésil. Un très bel hommage !
Artiste née dans une famille de grands propriétaires terriens brésiliens va vous transporter dans un monde traditionnel brésilien et va vous faire traverser le siècle pour finir avec l’influence du cubisme et du réalisme socialiste après son voyage en URSS qui lui fera un passer un temps en prison.
Dans les années 20 l’artiste est une passeuse entre les avant-gardes de Paris vers Sao Paulo avec le cubisme et le fauvisme et du primitivisme. Puis elle se tourne vers les évolutions de son pays en termes d’environnement social et urbain pour atteindre les luttes des travailleurs. Elle se tournera vers sa culture, la nature brésilienne et ses paysages, et les peuples afro-descendants et indigènes. Par certains aspects elle me fait penser au Douanier Rousseau.
Beaucoup de portraits, d’autoportraits et de nature parsèment cette exposition.
Allons parcourir ses œuvres et ses peintures.
Comme le dit Tarsila : « J’invente tout dans ma peinture. Et ce que j’ai vu ou ressenti je le stylise ».
Tout commence par des autoportraits au fond bleu avec des oranges soit avec une robe rouge dont les manches sont terminées par des fleurs (robe de Patou). Puis on glisse vers des autoportraits cubistes avec cette femme à la robe rose qui n’a plus rien à voir avec les deux premiers autoportraits. J’ai adoré ce portrait – son visage d’une pureté et d’une sobriété émouvante avec ses longues boucles d’oreille.






Puis nous découvrons des œuvres sur la nature brésilienne : des maisons avec un jardin et un jardinier ; des décorations populaires faites de couronnes de fleurs ; les monts verdoyants avec ces palmiers droits comme des i ; un mélange de villes et de campagnes, de rivières de ponts et de signaux.


La nature est très présente dans ses tableaux et on est transporté vers un monde différent du nôtre à la limite du primitif.
On retrouve tous les arbres, les fruits ainsi que tous les animaux sauvages ou domestiques du Brésil. C’est un enchevêtrement de couleurs et des superpositions de maisons, jardins et tout ce qui les compose. La nature est luxuriante et parsemée.






Puis tout à coup la Tour Eiffel apparait et se superpose à la nature brésilienne. Ainsi nous découvrons qu’à Madureira quartier populaire de Rio de Janeiro une réplique de la Tour Eiffel a été réalisée.

Puis elle s’attaque aux portraits d’indigènes, d’afro-brésiliens qu’elle peint nus.

Il y a une œuvre qui m’a beaucoup interpellée « la religion brésilienne » où la vierge est au centre du tableau toute de blanc vêtue et tous les gens qui viennent autour. Tous ces vases avec ces fleurs bleues, roses, violettes et cette candeur qui en émane. Un calme vous imprègne. Je reviendrais regarder plusieurs fois ce tableau.


Puis on entre dans le cycle des fleurs et de la nature mais aussi des indigènes avec ce grand tableau qui pour moi représente le baptême d’un nouveau-né indigène avec tous le membres de cette communauté. On peut alors voir l’influence du catholicisme qui s’est introduit jusque dans les régions les plus reculées du Brésil. La puissance des couleurs comme les orange pour les oiseau, le vert pour les arbres et les grands palmiers, les colliers bleus, jaunes ou orange des indigènes en font un tableau miraculeux. Les corps, les visages sont stylisés.



J’ai aussi été interpellée par le serpent et l’œuf intitulé Urutu décrivant le Brésil comme le pays du grand serpent qui selon les indigènes incarnent l’esprit des eaux. Cela évoque le retour aux origines célébré dans l’œuvre de Raul Bopp « Cobra Norato ».

Le taureau dans la forêt m’a aussi attiré l’œil. La grandeur de ses cornes noires, la taille du corps de l’animal et surtout ces colonnes de couleurs qui semblent l’enfermer et l’obliger à ne pas bouger. Il vous regarde droit dans les yeux comme s’il lisait en vous.

On revient à la nature avec des jardins entre le vert, le rose et les vagues concentriques qui virent au cubisme. La violence des couleurs vous transporte dans un autre monde et je dois dire qu’ils m’ont fasciné. La stylisation, les mouvements la raideur des cactus et certains mouvements des palmiers et les arbres touffus bleus. Un monde naïf.




Ce tableau aussi du port en est un exemple.

Puis sur la fin de l’exposition apparaissent les œuvres politiques suite à son voyage en URSS où elle dépeint les travailleurs, les ouvriers, les couturières selon le modèle du réalisme soviétique. Comme elle l’écrivait : « l’art est le reflet de la vie d’un peuple, manifestation de la vie industrielle et expression de son idéologie ». Elle finira en prison pour ses idées politiques. On peut même voir un tableau avec en russe « exposition du peintre brésilien Tarsila organisée par le Voks »





Courez vite voir cette exposition qui se termine en février – c’est une très belle découverte !
Lien : https://expo.paris/exposition/tarsila-do-amaral-peindre-le-bresil-moderne-musee-du-luxembourg
Paris le 20 janvier 25.
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