
Un magnifique petit livre de 117 pages qui retrace la vie d’une famille dans le centre de la France.
Dans les années soixante, Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de Santoire, avec la mère et le père.
Une maison ou plus exactement une ferme plantée en pleine campagne, isolée, achetée par les parents et qui est le fondement de l’histoire.
Un père qui revient du service militaire au Maroc où il était tombé amoureux d’une marocaine libre et qui lui avait tout appris.
Retour en France où il épouse une promise avec qui il avait correspondu pendant son service mais qui ne lui sied pas réellement. Pour elle, c’est l’inverse elle aime son mari et c’est un peu la réalisation de sa vie. Mais que faire quand les conventions sont de mises.
Pendant un temps ils vivent chez ses parents à lui et finissent par acheter une ferme qu’il retape et où il met toute son énergie pour agrandir le cheptel ; les champs et l’activité de la ferme. En un mot réussir et gagner de l’argent qu’elle dépense.
Sa femme, elle, met trois enfants au monde à chaque fois qu’il la touche et finit sur les conseils de la mère par se faire ligaturer les trompes. Fini les enfants il peut la « baiser » comme il veut.
Et là commence la haine et l’incompréhension entre ces deux membres. Il la bat et lui fait mal car il ne peut plus la voir. Et elle a peur de lui et se mure dans son silence.
Exaspération, haine – un cocktail détonnant.
Pour lui cette femme est un poids lourd car elle s’occupe mal des enfants, cuisine mais pas au niveau de sa mère à lui, roule en voiture pour montrer qu’elle est quelqu’un pour aller à l’église et n’aide en rien dans la ferme.
Il se fait aider par des fermiers à l’année sur la partie ferme, il bosse dur et elle, une bonne s’occupe de la maison. C’est un tire au flanc pour lui ! Juste bonne pour bien repasser ses habits.
Tous les dimanches ils descendent mari, femme et enfants chez les parents pour déjeuner : une fois chez ses parents à elle et une fois chez ses parents à lui. Ils font bonne figure et remontent le soir chez eux.
Un fossé s’est creusé entre eux et rien ne peut le combler. Elle protège les enfants des coups et un jour dévoile à sa mère ce qui se passe chez elle.
Cette dernière retient sa fille et ses enfants. Plus tard le divorce est prononcé et son ex-femme reste chez ses parents avec ses enfants. S’en suit une routine avec les enfants qui montent à la ferme pour les vacances et vont le dimanche chez les parents de l’ex-mari.
Puis les enfants grandissent, vont à l’école et les filles réunissent bien. Seul le garçon qui ressemble trop à la mère (aux yeux du père) réussit moins bien car trop gâté et trop dans les jupes de sa mère.
Il est fier de ses filles qui réussissent et qui vivront en ville et ne reviendront pas à la ferme pour y vivre.
Jusqu’à la mort la haine sera là !
Et c’est une des filles qui revient dans cette maison, à la suite de la mort du père et de la vente de la ferme, pour redonner les clefs à ceux qui l’ont acquise. Elle reste dehors et n’entre pas dans la maison.
Elle repense à son enfance, à son attachement à cette ferme, lieu du début de sa vie – odeurs, balançoire, cour…. Tout ce qui fait que nous sommes attachés à un endroit et que tout tourne autour même si la vie n’a pas toujours été gaie.
Une livre d’une très grande sensibilité qui nous fait découvrir des vies, des sentiments mais aussi des attachements qui font notre monde personnel, nous construisent et nous donnent des racines.
Paris le 20 décembre 24.
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