Au centre est de l’ile d’Hokkaido il existe un lac qui se nomme le lac Akan. Il est à 50 kilomètres des lacs Mashu et Kusharo et à eux trois ils font une sorte de triangulaire. Et ils font tous partis de parcs nationaux.

Le lac Akan a une particularité c’est qu’il détient une algue en forme de boule dite Marimo.
Pour aller le visiter il faut y aller en voiture.


Je suis donc partie de Kawayu onsen et j’ai roulé à travers la montagne pendant une heure entre les lacets de la route, les tunnels semi-ouverts, les forêts, les animaux comme les renards ou les daims plantés sur la route, les travaux qui ralentissent la circulation et les vues imprenables sur les volcans verdoyants. Le lac Akan est entouré de trois sommets majestueux : le mont Meakan (prononcé « may-ah-con »), le mont Oakan (prononcé « oh-ah-con ») et le mont Akan Fuji. Et la route tourne autour de ces monts. J’ai fini par découvrir la ville d’Akan, parquer la voiture et filer vers le lac avec l’idée de faire une excursion en bateau.


Aussitôt dit aussitôt fait.
Billet en main et installée dans le bateau je me suis consacrée à regarder le paysage et m’en imprégner. Nous avons fait un tour vers la droite du lac et avons découvert la forêt touffue et les arbres dont les racines avaient les pieds dans l’eau.
Le ciel était bleu mais se couvrait aussi de nuages blancs qui voguaient comme nous.
Le lac était sage et l’eau faisait des vaguelettes toutes douces.
Sur un des contreforts du lac on aurait dit un cœur dessiné dans la forêt ou comme une piste de ski pour l’hiver. Mais en fait je ne sais absolument pas pourquoi cet espace circulaire était fait.




Nous avons repris le chemin par le centre du lac et avons abordé une ile où se cache un musée sur l’algue du lieu : le Marimo. C’est une grosse boule verte faite d’algue et qui se créé au fur et à mesure des ans. Le musée explique comment se forme cette boule et surtout c’est le seul lieu où cela existe.
Le Marimo, Aegagropila linnaei, appelé également boule de mousse, est une algue filamenteuse qui forme des colonies sphériques au fond des lacs. L’espèce se trouve principalement dans les régions d’Europe précédemment couvertes de glaciers (Europe du Nord), et en plusieurs endroits au Japon. Il a été trouvé en Amérique du Nord, mais il est rare, ainsi qu’en Australie.
Cependant, l’espèce est malheureusement aujourd’hui en déclin. Elle est en effet sensible à la quantité de nutriments dans l’eau. On pense qu’un excès de nutriments (dû à l’agriculture et à la pisciculture), ainsi que des dépôts de boue provenant de l’activité humaine, sont les principales causes de sa disparition de nombreux lacs.
L’espèce existe toujours dans le lac Zeller en Autriche, où elle a été découverte pour la première fois dans les années 1820, mais la forme de croissance des boules de lac n’y a pas été retrouvée depuis environ 1910. Il en est de même dans la plupart des endroits en Angleterre et en Écosse. Des colonies denses de Marimo ont été découvertes dans le lac Mývatn en Islande en 1978, mais elles se sont considérablement réduites depuis lors. En 2014, le Marimo avait presque complètement disparu du lac en raison d’un excès de nutriments. L’espèce peut encore être trouvée dans plusieurs endroits au Japon, mais les populations y ont également diminué. Au lac Akan, un gros effort est consacré à la conservation des boules du lac. Le Marimo est une espèce protégée au Japon depuis les années 1920 et en Islande depuis 2006.
Puis retour sur la berge et là une faim me tenaillait. J’ai fini par trouver un petit restaurant qui m’a servie un buger japonais, un café et un délicieux gâteau.


Puis je suis repartie marcher le long du lac dans la forêt et le long de la berge. Car du bateau j’avais pu apercevoir un petit mont vert où des tapis de fleurs s’enroulaient formant un harmonieux serpent ! et surtout il y avait des totems – un peu comme on en trouve au Canada avec les peuples autochtones mais là ils étaient réalisés par le peuple Aïnous. Ils laissaient imaginer des fleurs et des feuilles de couleurs différentes.



En chemin dans la forêt j’ai rencontré une femme qui ramassait des champignons jaunes – une espèce comestible.

J’ai continué à longer le lac, j’ai même mis mes pieds dans l’eau et j’ai fini par découvrir des boues bouillonnantes où il était interdit d’aller. On aurait dit des grosses bulles qui explosaient ou des cratères qui stagnaient dans la boue chaude. Par endroits il y avait comme des baies paisibles où se baigner aurait été possible.




Une fois revenue de cette balade dans les sous-bois, longeant les fougères géantes qui me rappelaient celles de Nouvelle Zélande je suis repassée à l’écomusée avent de filer vers le centre-ville pour y découvrir la partie du village aïnou.
J’ai été très déçue par cette partie touristique et sans âme à part le petit musée qui permettait d’admirer les objets et la culture aïnou – pour le reste trop objet de vente. Il y avait un bâtiment intéressant sur le maintien de la culture aïnou pour les objets mais aussi les habits, les danses. Mais là personne pour expliquer.
Dégoutée par cette partie mercantile de la ville je suis repartie par la route pour rentrer au onsen et me reposer. A nouveau la même route et ses cinquante kilomètres de lacets.
Un endroit où on aimerait se poser et rester un peu en logeant sur le lac. Pour une prochaine fois.








Paris le 20 octobre 24.
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