Les plaques d’égouts à Hokkaido – suite de celles du Japon et de Taïwan en 2017


Je ne me lasse pas de regarder les plaques d’égouts des différentes villes que j’ai traversé à Hokkaido et m’en suis donné à cœur joie.

Je l’avais déjà fait lors de mon premier séjour en 2017 au Japon. Et cela m’a repris pendant ce voyage à Hokkaido.

Ce que j’aime c’est qu’elles marquent la créativité de ceux qui les dessinent et sont souvent en fonte et maintenant beaucoup sont colorées.

Dans chaque ville où je passe cela devient un jeu de photographier ces plaques et de les regarder en détails.

Parfois on risque de se faire écraser en restant plantée au beau milieu d’un passage piétons pour la simple idée de collectionner ces plaques.

Il faut savoir aussi que les plaques d’égouts avec des dessins existent ailleurs qu’au Japon.

Au Japon, on appelle ces plaques d’égout manhôru (terme dérivé de l’anglais manhole). Et le moins que l’on puisse dire, c’est ce que ces dernières ne manquent pas de peps, contrairement à celles (un peu tristes) qui ornent nos trottoirs occidentaux ! C’est un peu le street art japonais.

Les premières plaques d’égouts décorées sont apparues au Japon en 1977 dans la ville de Naha. Le but était de donner une bonne image des plaques d’égouts et du nettoyage des égouts au Japon. A partir de 1981 les plaques ont commencé à être colorées. Elles servaient de repères dans la nuit et permettaient de lutter contre les feux la nuit identifiant les bouches d’incendie à proximité. C’est en 1985 que les choses évoluent, sous l’influence d’un haut fonctionnaire du ministère des Travaux Publics nommé Yasutake Kameda.

À cette époque, l’État japonais souhaite développer et moderniser le vaste réseau d’égouts de l’archipel nippon, mais les travaux coûtent très cher. Il est donc important de convaincre l’opinion japonaise, qui se montre sceptique, voire critique à l’égard du projet. C’est dans ce contexte que Kameda propose à sa hiérarchie de transformer les plaques d’égout en éléments de décor urbain.

Finalement, le projet parvient à fédérer, et la sélection des motifs de ces manhoru devient une véritable passion nationale. On estime qu’environ 95% des municipalités japonaises disposent aujourd’hui de leurs plaques d’égout personnalisées. Rien qu’à Osaka, ce sont 10 % des 180000 manhoru de la ville qui sont décorés d’un motif… dont près de 1900 en couleur.

Elles sont fabriquées par des moules et seraient faites de résine teintée, peintes à la main. Vous imaginez le temps pour le nombre de plaques dans une ville ! Elles deviennent des objets d’art attirant l’œil des touristes comme moi.

Elles symbolisent leur région, la ville ou bien juste le lieu où elles se trouvent. On peut aussi trouver des personnages populaires connus, des mascottes comme Hello Kitty, Pikachu des Pokémon, des clubs sportifs et tant d’autres.

Elles peuvent être rondes mais aussi rectangulaires.

C’est aussi devenu une mode au Japon et il existe des associations et on peut notamment citer la Japan Ground Manhole Association, ou encore la Japanese Society of Manhole Covers, dont les membres recensent avec passion l’ensemble des manhoru existant sur un site Internet quelque peu vieillissant…

Autre exemple : le compte Manhole Covers publie quant à lui de nombreuses photographies sur Instagram et Facebook, au gré des trouvailles de son auteur et d’illustres inconnus.

Comme souvent au Japon, l’aspect « chasse au trésor » séduit énormément les amateurs, qui collectionnent les photographies de manhoru à la manière des tampons touristiques.

Et c’est devenu tellement populaire que vous pouvez trouver des reproductions en porte-clefs ou magnets ou stickers dans les magasins Hands au Japon. Il existe même des conventions où les manholers (fans) viennent se rencontrer et échanger entre eux leur passion.

Il existe également au Japon des manhole cards détaillant les motifs de ces plaques d’égout et donnant une explication sur les décors. Elles sont disponibles gratuitement dans divers lieux de distribution, dont la liste figure sur le site officiel du GKP le groupe de la plate-forme Gesuido Koho (publicité sur les eaux usées). (Hélas en japonais)

Maintenant je vais vous donner quelques exemples qui ont marqué mon voyage.

La première symbolise la parc de Shiretoko et la ville d’Utoro avec l’ours brun, l’aigle, la mer et les étendues du parc.

Les suivantes sont le lac Akan où les Aïnous vivent. On peut y voir des fleurs en fonte et colorées, l’aigle en fonte et peint, le bateau qui fait la traversée et la nature ainsi que les carpes.

Une autre représente la neige qui caractérise cette ile.

Sapporo et ses carpes, ou bien le dessin de la tour de télé, ou ces bulles et elles peuvent devenir des rectangles avec des feuilles stylisées.

Tomakamaï avec le personnage pratiquant le hockey.

Ou bien les carpes comme toujours qui symbolisent la longévité, les montagnes avec l’avion qui décolle.

Et Hakodate avec le pompier sur du jaune, les seiches qui rigolent, La plaque qui représente l’église orthodoxe bleue ciel, elle représentant des mosaïques et les pierres qui l’entourent, le palais de la ville. On les trouve en fonte ou en couleurs.

Scrutez le sol et amusez-vous bien !

Lien : https://www.gk-p.jp/

Paris le 31 Aout 24

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