Un mois à Sienne de Hisham Matar aux éditions Gallimard


Quand je ne voyage pas dans un pays ou une région, je pars à la découverte à travers des livres d’un monde qui m’est inconnu.

Dans « un mois à Sienne » tout m’est inconnu : l’écrivain, la Lybie attachée à l’Italie pendant sa période mussolinienne, les musées de Sienne et surtout les peintures qui composent ces musées.

L’écrivain nous parle du décès de son père, disparu d’une manière inconnue, sûrement dans les geôles de Khadafi, qui le fait partir à sa recherche et surtout comprendre sa mort dont il n’aura pas la clef mais suppute la fin.

A 19 ans il était déjà venu à Sienne car il avait développé une véritable passion pour l’école de peinture siennoise. Il mettra plus de vingt ans à revenir dans cette ville.

Et là il nous emmène à travers Sienne pour y trouver lui-même la paix avec la mort de ce père qui le hante en traversant la ville qui est sienne, les cimetières qui lui apportent la paix et les musées qui sont une découverte pour lui comme pour moi.

L’auteur parcoure la ville pendant un mois, tout d’abord avec sa femme puis seul. Elle le dépose là suite à un accident.

Il revient dans cette ville vingt après comme si un appel vital le faisait revenir sur ces lieux et lui permettaient de trouver en soi le cheminement vers l’acceptation de la mort du père et d’enfin pouvoir mener sa vie.

Nous cheminons avec lui la ville, les ruelles, les places, les cimetières et allons à la rencontre des habitants, des étrangers qui composent cette ville.

Tout se mêle : les souvenirs de Tripoli en Lybie, de Rome, de Sienne et de Londres où il vit. Des rencontres nouvelles lui rappellent sa vie en Lybie et remémorent les moments avec sa famille et son père en particulier. Lui reviennent les livres de la bibliothèque de son père, le fauteuil qui l’attend toujours et tant de souvenirs qui nous encombrent les uns et les autres.

Tout est objet de réflexions et d’introspection ; de souvenirs joyeux ou tristes ; de retrouvailles, de découvertes.

Et puis il nous promène dans les musées à travers les tableaux de l’école siennoise en nous donnant des explications sur chaque période ou chaque œuvre ; nous ouvrant à une école que peu de personnes connaisse et surtout à des peintres qui ravissent notre âme.

Chaque œuvre d’Ambrogio Lorenzetti et Duccio di Buoninsegna, devient l’espace d’un moment un dialogue avec les morts et la vie ; une découverte avec des explications ou bien des méditations sur ce qu’elles peuvent décrire – une espace mental personnel.

C’est une invitation à la vie, au voyage à travers les peintures et qui nous relie à ceux que l’on aime.

Un très beau style qui ne gâche rien : précis, délicat où toute est évoqué pour vous faire entrer dans une introspection.

A lire absolument car c’est une petite merveille. 21 juillet 24

Catégories :Europe, ItalieTags:, , , , ,

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