Le Lac Baïkal


Valentin Raspoutine, écrivain et poète sibérien,  écrivait : « Le Baïkal devrait écraser l’homme par sa majesté et ses dimensions ; tout y est vaste libre et grandiose. Mais au contraire, il lui permet de s’élever. Au bord du Baïkal, on éprouve un sentiment de rare exaltation et de noblesse d’âme comme si on était marqué par l’empreinte de l’éternité et de la perfection, comme si on ressentait le souffle d’une présence toute puissante et comme si on était pénétré par une parcelle du secret magique de tout ce qui est. On est marqué et élu, semble-t-il, pour la seule raison qu’on se trouve sur cette rive, qu’on respire cet air et qu’on boit de cette eau. »

 » L’homme libre possède le temps. L’homme qui maîtrise l’espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil et, soudain, on ne sait même plus qu’il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont. » « Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson

« S’asseoir devant la fenêtre le thé à la main, laisser infuser les heures, offrir au paysage de décliner ses nuances, ne plus penser à rien et soudain saisir l’idée qui passe, la jeter sur le carnet de notes. Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l’inspiration sortir.  » « Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson

Nuages sur le lac Baïkal Sibérie

Ce texte et ces photographies sont un hymne au magnétisme du lac Baïkal, un hommage à l’alchimie de la perle rare de Sibérie.

De rares lieux portent autant l’homme. J’avais un rêve et je l’ai réalisé. Le monde du lac Baïkal est un monde pur, épuré où l’amour est le plus fort. L’amour des hommes pour ce lac ; l’amour des hommes entre eux pour vivre et supporter le vent, le froid, les cieux colériques anthracites et les saisons autour du lac ; l’amour pour la nature et la force rayonnante de ce lac ; l’amour de la beauté et la grandeur de ce lieu majestueux et magique. Le Baïkal est l’espoir de la nature envers la destruction de cette dernière par l’homme. C’est un peu Pénélope qui détricotait son pull tous les jours dans l’attente d’Ulysse. Le Baïkal avec ses petites crevettes détricotent et nettoient en permanence les eaux du lac pour les rendre plus pures.

C’est un endroit dans le monde qui ne vous laisse pas indifférent. Il est un subtil mélange de matières et de lumières, de pureté cristalline de l’air. Il se rappelle à vous et vous fait revenir sur ses rives pour pouvoir regarder à nouveau les montagnes, la mer et les forêts de cet écosystème. C’est un lieu de légendes cosmiques, de religion chamanique voire bouddhiste, de syncrétisme entre nature et cosmos. Le monde de l’intérieur de la Terre, de la mer et de l’air se mélange pour créer cette âme particulière qui vous englobe, vous purifie et vous met en transe. Le Lac vous fait perdre tous vos repères et toute notion du temps. « On dit que les montagnes du Baïkal seraient liées au Mont Meru ». (Sylvain Tesson) Je vais le croire ! L’origine du monde serait là ?

Le Baïkal vibre en moi. Je sais que je reviendrais sur ce lieu. Une énergie puissante touche au plus profond l’âme de celui qui voyage sur cette terre et cette mer. Le Baïkal vous appelle !

« On cherche ici la paix, l’unité, le renouement. On croit au cycle des retours. » Sylvain Tesson

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