Encore une belle découverte sur la colline de Fabron au musée d’art naïf de Nice. M’y rendant en tram puis grimpant la colline verte de Fabron – ce qui permet de voir que Nice n’est pas une ville plate !

Puis arrivée essoufflée à destination je me retrouve dans un grand jardin avec une allée de cyprès pour que les voitures puissent se garer sur le parking et que les piétons puissent arriver à l’entrée du musée. Ca sent bon les huiles de sapin et bien sûr en sortant je vais aller coller mes mains dedans et l’essence va me poursuivre un bon moment !

Dans le jardin de grands oiseaux en espèce de papier maché vous accueillent et se mélangent aux fleurs du jardin. De grands personnages représentant une famille (parents enfants) avec le chien qui trainent son bâton dans la gueule vous saluent aussi.

Et puis le père-Noel en personne avec sa barbe blanche et son chapeau pointu rouge nous montre l’entrée du musée.

Beaucoup d’œuvres de peintres naïfs serbes ou bien français sont accrochés et vous font revenir en enfance.

Mais dès le milieu du musée au rez-de-chaussée on entre dans le monde de Ben « on est tous fous » et là c’est le grand délire.

Il y a beaucoup de messages interpellant :

A l’entrée celui où il a écrit « Urgent vivre » et là je me dis qu’il n’a pas tort.

Et puis celui où on lance le tourniquet pour avoir le choix de vie « Chacun sa vie… » Le message comme le pouvoir rend fou ou le sexe est un piège ou la gloire passe vite sont des leitmotivs que nous connaissons tous et que nous oublions très vite ! Petit rafraichissement !

Ce tableau m’a aussi frappé par ses couleurs violentes et ses yeux qui vous regardent devient obsessionnel ! Le comment s’en sortir est une interrogation que nous pouvons tous nous poser à moment donnée de sa vie. Et la mention du temps qui passe ou qui est illimité dépend de ce que l’on entend et de l’horloge des moments de la vie. Avec comme l’écrit Ben le piège du temps ! Et cette bouche orange qui s’offre et semble vouloir vous avaler ! le temps qui passe se répète dans les œuvres de Ben – à nouveau avec cette homme assis à la clope !

J’ai adoré le Tango occitan avec ce corps à corps entre le blanc et le rouge et le bleu dans le fond comme si notre drapeau national s’incarnait ! Et le « tu me fais bander Maryse » où sexe et dans se mélangent.

Et puis ce tutu vert kaki où il est écrit « j’aime qu’on m’aime » et on aimerait se l’entendre dire souvent !

La chambre de Ben rouge qui fait lupanar et lieu de passes – je vous le laisse découvrir !

Un clin d’œil aussi au chat « je suis un chat qui vous surveille, attention ! » – cela me fait penser à Lucien le chat d’un ami qui est toujours en veille lorsque nous sommes avec lui.

J’ai aussi vu un clin d’œil à l’époque que nous vivons avec cette table ronde « guerre ou paix » qui situe où nous sommes en ce moment. Et surtout les fauteuils « risquer, douter, céder ou résister » – dans quel fauteuil nous trouvons-nous ou nous trouverons nous et quelle position prendrons-nous ? Insoluble mystère des circonstances de la vie !

Cette valise m’a fait comprendre à quoi sert une valise : « pour changer de vie….. partir desuite ».

J’ai vraiment trouvé beaucoup de messages inspirants et correspondant à beaucoup de moments de vie que nous humains nous affrontons plus ou moins bien facilement.

En tout cas beaucoup de clins d’œil et de vérités parfois dérangeantes.

En redescendant le raidillon et en passant sous le pont du chemin de fer j’ai vue de très belles images d’art Streets sur Nice : la baie des Anges et la promenade des Anglais avec dans le fond ce visage de femme avec des mouettes autour d’elle. Une œuvre sur Fabron pour fêter le quartier avec les bâtiments les plus importants comme le musée visité. Et cette femme atypique au papillon sur la main.

Si vous êtes à Nice allez-y !

Juste un petit mot sur Ben : Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier, né le 18 juillet 1935 à Naples, est un artiste français d’origine suisse.

Il acquiert la notoriété dès la fin des années 1960, notamment par ses « écritures », déclinées sous diverses formes. Appartenant à l’avant-garde artistique post-moderne, Ben appartient au groupe Fluxus et est proche du lettrisme. Il est un artiste reconnu pour ses performances, ses installations et ses écritures.

Paris le 7 janvier 24.