La cathédrale russe Saint-Nicolas de Nice


En mars dernier je suis allée quelques jours à Nice et je n’ai pu m’empêcher de visiter la cathédrale russe.

Pour s’y rendre on passe dans le quartier des musiciens, quartier magnifique avec de l’art moderne à tous les coins de rues.

Et puis on débouche sur une grande artère qui mène d’un côté à la gare et de l’autre à l’église russe.

Pour s’y rendre cela grimpe un peu, puis on atterrit devant le magnifique « gâteau russe » qui détonne avec le reste des bâtiments du quartier.

Une sorte de Basile le Bienheureux à la mode niçoise.

Les bulbes verts en forme de turban ottoman vous scrutent avec un ciel bleu à tomber et les cyprès du sud de la France.

Sacré contraste et merveille !

J’ai fait le tour du bâtiment dont des immeubles surplombent et qui ont une vue plongeante sur cette beauté russe.

On peut alors admirer les fresques représentant le Tsar avec des dessins à la Vrubel et des couleurs dans les verts et mauve. De derrière les trois bulbes qui entourent la coupe du milieu montrent tout le travail effectué.

Et cette chapelle dont le toit est en pointe iconique avec les faïences bleues ornées d’étoiles jaunes avec l’emblème dorée du Tsar : Les aigles.

Ce qui impressionne le plus c’est de voir cette cathédrale sous les palmiers alors que normalement on est dans la neige en Russie.

Et puis tout autour il y a un joli jardin avec plein de bancs qui permettent de jouir du paysage et du calme olympien. Seul le son des cloches vient parfois rompre cette sérénité ou bien les cris des enfants. Et le soleil vous raconte la Provence.

Et lorsque l’on entre dans la cathédrale c’est la féérie des couleurs bleues, du doré des iconostases et des dieux ; l’odeur de l’encens et des bougies jaunes qui brûlent vous tournent la tête ; et parfois on a la chance d’assister à une cérémonie avec les chants orthodoxes – divin !

Saint-Georges terrasse le dragon dans un coin et là je vous laisse chercher…

Et la coupole d’un bleu ciel profond et orné de soleils en or avec des fleurs comme des lotus blancs qui font des auréoles tout autour.

Et l’iconostase aux portes dorées et au Saints et surtout devant l’icone que les orthodoxes viennent baiser en priant. C’est tout un rituel et j’adore l’atmosphère qui y règne.

Un peu d’histoire :

En raison de l’importance de la communauté russe installée à Nice au cours de la deuxième partie du XIXe siècle, la construction d’une église russe est décidée. La tsarine Alexandra Fedorovna lance une souscription dès 1856 et l’église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra est inaugurée trois ans plus tard.. Elle est alors la première église russe d’Europe de l’Ouest. Mais rapidement, elle devient trop petite pour la colonie russe qui ne cesse de grandir.

En 1865, le tsarévitch Nicolas Alexandrovitch, fils d’Alexandre II, s’éteint à l’âge de vingt ans des suites d’une méningite alors qu’il séjourne à la villa Bermond louée par son père. Peu de temps après, celui-ci achète la propriété et fait édifier à la place de la villa une chapelle en hommage à son fils, sur les plans de l’architecte David Grimm.

En 1903, à proximité de cet oratoire, commencent les travaux de construction d’une cathédrale, la future Cathédrale Saint-Nicolas, selon les plans de l’architecte Mikhaïl Préobrajenski, professeur d’architecture à l’Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. La première pierre est posée le 25 avril 1903. Si Mikhaïl Preobrajenski doit se rendre plusieurs fois à Nice, la présence de confrères niçois pour suivre le quotidien des travaux s’impose. C’est d’abord Hippolyte Chevalier (Moscou 1847 – Nice 1910), créateur des Bains de Berthemont et de l’Opéra-comique de Nice. Puis s’ajoutent Lucien Barbet auteur de l’École Vernier (1895-96), des Palais Croix-de-Marbre (1894) et Baréty, des agrandissements de Sainte-Réparate et Jules-Armand Stoecklin von Wandelburg.

Le choix des matériaux est particulièrement soigné : briques inaltérables de la région rhénane, taille des marbres par des lapicides italiens, majoliques bleu-pastel et tuiles polychromes de Florence et de Blois, etc. Pour l’iconostase et les fresques intérieures, on s’adresse à un membre talentueux de l’École de peinture Stroganoff : L. Pianovski.

C’est le 17 décembre 1912 que se déroule l’inauguration solennelle. La construction a coûté plus de 1.5000.000 franc-or. C’est aujourd’hui par le nombre et la qualité des œuvres d’art qu’elle abrite, un véritable musée de l’Art orthodoxe russe.

C’est le plus grand et le plus bel édifice de ce type hors des régions où le culte orthodoxe est majoritaire.

Paris le 24 Décembre 23.

Catégories :Europe, FranceTags:, , , , , , , , , ,

Laisser un commentaire