Ports de Tangvag et Village de surfeurs de Unstad


En remontant sur l’ile de Vestvagoy et me dirigeant de Leknes vers Eggum j’ai pris une route sur la gauche de la nationale E10, me menant vers deux lieux très différents.

Le premier est un port de pêcheurs Tangvag et le deuxième est une baie s’ouvrant sur la mer, paradis des surfeurs Unstad. Deux lieux magiques surtout pour les vues. Mais pour y arriver que de sueurs froides en particulier dans les tunnels à une voie.

Il faisait un temps gris qui rendait l’atmosphère glauque et franchement donnait envie de se couler sous une couette bien chaude en attendant des jours meilleurs. Mais la verdoyance des abords des fjords était impressionnante. Les nuages épais blancs clairs et toute en longitude léchaient les monts du fjord. On aurait dit une danse égyptienne.

Et comme rien ne me fait peur, je suis partie à la conquête de la route et j’ai suivi mon instinct qui me mène toujours à des endroits ravissants.

Une maison en bois rouge avec un squelette d’homme peint en blanc avec sa planche de surf annonçait : « cold water kids ». Ça vous glaçait les sens le long de l’unique voie !

Je poussais donc jusqu’à Tangvag pour en découvrir les beautés. La route était parsemée de petits arbres dont les troncs étaient posés sur de la paille bien jaune. On apercevait au loin le fjord qui s’écartait en deux bras bien disjoints avec le port sur la gauche et un village sur la droite.

La route longeait des usines de poissons où des grandes caisses blanches en plastiques étaient installées contenant les poissons avant de les mener à la criée. Les pêcheurs travaillaient même un dimanche car pas de jours de repos pour la pêche !

Des bateaux pour la pêche à la morue, de toutes tailles, étaient amarrés le long des usines ou bien dans le port, proche du port de plaisance. Ils tanguaient au gré des vagues.

Je suis allée me balader à pied le long de la jetée pour voir les villages en face en bas de la colline. Des maisons miniatures jaunes, blanches, rouges étaient éparpillées au bord de l’eau. Le vent soufflait comme un damné. Je regardais la vue sur le fjord qui s’assombrissait au fur et à mesure que je marchais sur la jetée. Le fond était bouché par les nuages. Les montagnes se confondaient presque dans la mer.

Puis j’ai aperçu de très jolies fleurs beiges qui tanguaient. Boules de neige beige formées de sorte de pompons oscillants. Angélique médicinale dont on peut extraire un sirop des tiges. Je ne l’ai pas testé !

J’ai opéré un demi-tour avant de prendre une giboulée sur la tête. Un chemin sur la droite menait à des séchoirs de stockfishs et un graffiti avait été dessiné sur une roche – sorte de gros galet – avec l’inscription « Be kind » et des petits cœurs. Clin d’œil !

J’ai repris la route en faisant demi-tour et suis passée par deux tunnels creusés dans la roche ayant juste une file pour les voitures. Caramba si on doit croiser une autre voiture, il faut alors se glisser dans les espaces réalisés exprès dans la roche pour laisser passer l’autre voiture. Un peu de stress ! Mais je dois dire que ces tunnels sont de véritable exploit humain dans ces iles Lofoten.

En sortant du tunnel de deux kilomètres on avait alors une vue sur la baie d’Unstad à couper le souffle. Là encore les nuages blancs gris bouchaient la vue mais quelle vue !

Plus on s’approchait, plus la vue était dégagée et comme brumeuse par endroits. On pouvait découvrir les roches comme des langues se jetant dans la mer, sorte d’ombres chinoises. A l’intérieur du fjord l’eau était d’un calme plat.

Puis en descendant par des lacets on arrivait à une route centrale desservant le village et la plage de surf. Seuls les surfeurs venaient ici pour assouvir leur plaisir. Bout du monde assuré et calme moins possible par le nombre de surfeurs.

Une jolie petite maison aux vitres dont les carreaux sont étroits, appelé torbu rouge avec des herbes sèches sur le toit – traditionnel sur les iles Lofoten. Et d’autres immenses, moitié en pierre et en bois rouge.

L’herbe le long de la route était haute mais dans le jardin était tondue au cordeau !

J’ai suivi mon intuition et suis allée vers la mer et en plein milieu de la route une touffe d’herbe marquait la fin de la chaussée et du droit de rouler.

En faisant demi-tour et me dirigeant vers le restaurant Unstad Artic Surf avec comme logo « Surf Eat Sleep », j’ai découvert une jolie fresque en forme de gros chat ou tigre sorte de mantra indien coloré et très inhabituel pour la région. Contraste et attraction du coin !

Comme j’avais une faim de loup j’ai dégusté une soupe de carottes et gingembre avec du pain local sorte de brioche italienne accompagnée d’houmous. Un vrai délice ! Et j’ai aussi bu un jus de gingembre rhubarbe à se damner !

Un repos bien mérité avant de reprendre la route et de repasser les deux tunnels avec un arrêt sur le côté pour regarder le paysage et la vue sur Unstad. Cette dernière s’éclaircissait et le fjord devenait plus verdoyant et accueillant qu’à l’aller. Les monts ressemblaient à des tétons pointés vers le ciel et les prairies étaient parsemées de saules frêles. En contrebas on apercevait le village.

Passage des tunnels puis retour vers la nationale E10 pour filer vers Eggum.

Une très belle balade et un déjeuner vraiment agréable. Plaisir des yeux et des sens !

Lien du restaurant : https://www.unstadarcticsurf.com/services/food

Paris le 30 Octobre 23.

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