La jolie gare de Vladivostok, terminus du Transsibérien – tout le monde descend ! – Железнодорожная станция Владивосток


Après avoir effectué 9288 kms (hé oui !) sur les voies du transsibérien vous arrivez enfin à l’autre bout de l’Europe à Vladivostok sur la mer du Japon ! Proche du continent asiatique d’où l’on peut voir par beau temps la Corée du nord et le Japon, mais toujours en Europe ! On respire l’Europe dans cette ville du bout du monde russe. Et pourtant nous sommes au « Far East » de la Russie ! Hourra comme disent les Russes ! Nous y voilà enfin après 7 jours de train !

« Vladivostok, c’est loin, mais c’est tout de même notre ville», proclame une citation de Lénine gravée devant son mémorial en face de la gare.

Vladivostok veut dire en Russe : le seigneur de l’est !

Et là vous descendez du train à la gare de Vladivostok – monument historique, ravissant, sorte de gâteau russe blanc, en cette région. Et si vous êtes partis de Moscou, elle a un air et est l’exacte réplique de la gare de Yaroslav ! Mais ne y vous trompez pas – vous êtes bien à Vladivostok !

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La gare a été créée en même temps que la construction du transsibérien en 1891 et le tsarévitch Nicolas Alexandrovitch, le futur empereur russe Nicolas II, de retour du Japon, a visité la ville et a inauguré la gare ferroviaire en posant le premier rail. Elle sera achevée deux ans plus tard. Le bâtiment de l’époque ne ressemblait pas complètement à celui d’aujourd’hui. La gare a été reconstruite à l’identique de la gare de Yaroslav de Moscou en 1912.

Ainsi les habitants du lieu plaisantent que le Moscovite, qui a pris le train à la gare de Yaroslavl, à l’arrivée à Vladivostok verra de nouveau la gare de Yaroslavl. Au moins il n’est pas dépaysé ni perdu ! Et c’est tout à fait vrai car elles sont identiques. Photos à l’appui !

Le bâtiment de la gare ferroviaire de Vladivostok a été reconstruit à la façon des plus beaux monuments de l’architecture russe du XVII siècle. Sur son toit trônait fièrement le symbole de la puissance de la Russie – l’aigle bicéphale. Sur la façade occidentale il y avait des armes de mosaïque du krai Primorsky. Sur l’orientale – se pavanaient les armes de Moscou – Saint-Georges de Lydda sur le cheval, terrassant le dragon. Les murs du bâtiment étaient ornés par des représentations en relief, de la céramique sur des sujets russes, sujets folkloriques et féeriques. Tout cela était appelé à témoigner de l’unité de Vladivostok et les régions centrales de la Russie, ainsi que de son union intime avec d’anciennes traditions de la culture russe – les Cosaques. Pendant toute la période soviétique tout a été repeint de plâtre pour effacer les beautés et retirer tout souvenir des Tsars et des Cosaques. Fin 20e siècle des architectes italiens et russes sont venus restaurer la gare et lui redonner sa prestance d’origine. Et c’est un plaisir des yeux ! Un éblouissement !

Le toit en croupe, pointu avec les arcs en forme de créneaux, qui est orné par une crête métallique et de petits guichets façonnés, est considéré comme le charme de la gare. Les murs du bâtiment sont couverts de  mosaïques avec des représentations de villes, de cavaliers, des oiseaux féeriques, des baies et des fruits. « Un brin de fantaisie cosaque » comme disait Fernandez dans son livre sur Le Transsibérien.

Sur le quai ferroviaire devant la gare, une ancienne locomotive commémorative trône. Cette machine a été construite aux USA en 1942 et témoigne de l’assistance apportée par ce pays à l’effort de guerre de la Russie. Et à côté – la stèle couronnée par la figure de l’aigle bicéphale, avec le chiffre «9288» – la distance de Moscou à Vladivostok.

La gare centrale, est le noyau, l’âme, le lien vital entre la mère patrie et cette terre d’exil, originellement peuplée de soldats, de marchands, de ruffians et de bagnards.

Quant à l’intérieur de la gare c’est juste un miracle et une suite de ce que l’on trouve à l’extérieur. Les plafonds sont ornés de tableaux représentants Moscou avec le Kremlin et Basile le Bienheureux. Mais évoquant aussi Vladivostok avec en fond l’océan pacifique et les bateaux avec toute voile dehors. On dirait un décor de fééries et de poupées russes décorées. Des colonnes de stucs peints avec des décors égyptiens portent la structure du bâtiment. Le long des murs on retrouve les faïences vertes qui ornent les poêles de style hollandais. Les portes sont décorées de stucs blancs qui coulent comme des clochettes le long et forment une chaine. Un décor de fée ! Un mélange de style car on y découvre une icône, des portraits de gens sûrement importants – le tsar en personne ! Et puis des tableaux sur l’histoire de la ville et des affiches qui retracent la construction du transsibérien. Des enfants avaient aussi dessiné des peintures représentant la gare. Mais le clou ce sont les gouttières extérieurs glissant le long de la toiture de la gare, en cuivre brillant avec leurs pics tournés vers le ciel, comme des pistils de fleurs toutes droites levées, au garde à vous. Les décors en fer travaillé sur les toitures et les mosaïques sur les murs ou les frontons de la gare contrastent avec les bâtiments staliniens lui font face. Et juste derrière le port maritime. On est bien à la gare de Vladivostok !

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