
Par une chaleur impressionnante nous partons du centre de Vienne pour nous rendre dans les contreforts de la ville et profiter des vignobles autour de Nussdorf.
Tout d’abord petit arrêt dans un café viennois pour déguster un café et mise en jambe pour aller prendre le tramway en direction de Nusdorf (ligne 2 de mémoire). Ce tram passe à travers toute la ville et s’approche du musée de Freud et de Schubert.
On suit la ligne et peut admirer les immeubles style socialiste qui sont des logements sociaux avec des cours intérieures, eux-mêmes avec des jardins et des arches pour passer d’un immeuble à l’autre.
On passe non loin de l’incinérateur réalisée par Kundertwasser pour magnifier le lieu d’incinération des déchets de la ville.
Puis on arrive dans les faubourgs de la ville avec des maisons cossues et on commence à grimper gentiment puis plus fortement vers les vignobles.
La montée est rude quand la chaleur est grande mais le plaisir de se promener dans les vignobles fait passer la pénibilité.
On peut alors apercevoir la ville de Vienne dans la brume et reconnaitre un certain nombre de monuments. En particulier l’incinérateur mais aussi la tour du Danube et le coin de l’ONU avec ses bâtiments hauts et blancs.



Les ceps des vignobles sont hauts en rangs serrés et touffus. Tout le vignoble est entouré de pelouse ce qui rend sauvage les paysages.
Tout est rangé au cordeau en longs rangs et cela donne une impression paisible et calme.
De temps en temps sur la route de jolies fleurs violettes se détachent ou bien des fleurs de jasmin embaume la route.
Beaucoup de taxis et de voitures montent et descendent ce qui finit par être agaçant pour les piétons.
Des collines apparaissent toutes verdoyantes du vert le plus clair au plus foncé.


On peut alors voir l’hôtel sur le haut de la colline avec l’église derrière et tout en bas le vignoble et la brasserie Mayer (heuringen). Un peu plus bas on voit une immense maison avec une sorte de clocher bleu pâle. Un peu inattendu mais très joli.



J’adore voir les vignobles comme étirés, peignés et faisant comme des vagues linéaires avec les collines dans le fond.



650 hectares, répartis surtout dans le nord et le nord-ouest, pour 145 producteurs cultivent les vignes du Kahlenberg, là où le Danube et la Forêt viennoise toute proche s’unissent pour créer un microclimat idéal. Ce sont les Celtes qui plantèrent ici les premiers ceps, un peu avant notre ère. Puis la viticulture prit son essor au Moyen Age, avant de connaître un tournant en 1784, quand l’empereur Joseph II accorda aux vignerons la permission de vendre directement leurs crus aux consommateurs. C’est alors que fleurirent les Heurigen, ces tavernes – qui existent toujours – où le vin était servi au tonneau et où les Viennois venaient avaler des plats roboratifs. La production locale qui y était proposée, du blanc essentiellement, n’avait pas très bonne réputation. Jusqu’à récemment où plusieurs vignerons se sont rapprochés pour créer une production locale, appelée «Gemischter Satz», qui, en mélangeant les cépages, permettait de garantir la quantité produite bon an mal an. En 2013, le Gemischter Satz a obtenu le label DAC, l’équivalent autrichien des AOC. Au niveau national, le vin viennois n’est qu’une goutte : avec 2,8 millions de litres en 2018, sa production ne représente que 1 % de celle du pays (qui, lui-même, n’arrive qu’au dix-septième rang mondial). Depuis 2015, une loi locale interdit de convertir les surfaces viticoles. Une façon de sanctuariser ce patrimoine et de garantir l’activité de futures générations de vignerons.
Une jolie petite église dite de la très Sainte-Trinité avec un monastère est plantée juste en face de la taverne.


Nous nous installons pour déjeuner sur des bancs et dégustons jambons et fromages accompagnés de vin blanc avec de l’eau pétillante, histoire de tenir le coup. Car zéphir chauffe.
On peut même aller faire la sieste sur des transats à deux ou seul et regarder le paysage avoisinant. Les vues sont à couper le souffle sur Vienne et le Danube. Le calme monte en soi et le repos du guerrier de la marche en profite pour se requinquer.


Nous redescendrons par un autre chemin plus soft et qui passe long d’un ru et surtout sous les arbres abritant du soleil. Des maisons les unes plus belles que les autres se trouvent sur le chemin de retour. Les vignes poussent en hauteur et il ne doit pas être facile de récolter le raisin. La machine a dû remplacer l’homme.

On aperçoit aussi avec beaucoup d’amusement un hommage à Bouddha perdu en plein milieu de nulle part et des stupas blancs ! L’Himalaya est à nos pieds.


Puis nous arrivons fourbus à Nussdorf et reprenons le tramway pour rentrer à Vienne par le même chemin du tramway.

Une très belle journée de découverte, d’enchantement !
Paris le 24 juillet 2023.




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