Par une journée ensoleillée et très chaude rejoindre les canaux pour faire une croisière sur le canal de la Loire est un vrai plaisir.

Tout d’abord il faut rejoindre Digoin et son port de plaisance non loin de l’observatoire.

On part sur un bateau à fond plat et notre capitaine est une femme.

Nous sommes une bonne trentaine à vouloir profiter de cette croisière qui est en même temps animée par une personne communiquant des informations sur la vie des cours d’eau naturels. Et puis nous déjeunons sur ce bateau à fond plat.

En route pour une visite à la vitesse de 5 à 7 km/h – ce qui permet non seulement de déguster son repas tranquillement mais de profiter du paysage et des alentours du canal.

On part dans la direction de Paray le Monial pour pouvoir opérer un demi-tour un peu plus loin car le tirant d’eau est faible et bas. Il faut un peu d’espace pour pouvoir tourner.

Ce qui fait notre bonheur car nous pouvons voir une partie de la ville de Digoin : anciennes usines de faïencerie qui sont fermées définitivement depuis un an ; l’arsenal qui a été transformé et qui appartenait aux militaires ; les chantiers navals de Digoin où l’on construit toujours les bateaux à fond plat et plus loin un petit chenal qui permettait d’affréter des produits d’une usine avec une mini écluse.

Au niveau de la mini-écluse nous avons l’espace pour tourner et nous revenons sur nos pas pour nous diriger vers la Loire et sa première écluse.

Mais bien avant nous passons sous le pont du chemin de fer – impression de devoir baisser la tête pour éviter de le toucher et surtout un passage étroit comme il en existe sur les canaux. Un coup à droite, un coup à gauche et on file tout droit.

Nous bien assis nous admirons le paysage plat le long du canal. Un peu de vent nous rafraîchit et donne un peu de mal au capitaine.

Les petits ponts en fer donnent une impression d’art à la Eiffel !

On repasse devant des péniches habitées ou pas mais qui donnent du charme au coin.

Tout le long des canaux il y a un chemin et de jolies maisons rendent la croisière agréable. Les bords des canaux sont tenus par des murets soit de pierre, soit de fer soit de bois de hêtres. Ce dernier résiste le mieux à l’eau (imputrescible) et n’a pas besoin d’entretien particulier.

Puis nous arrivons en face du pont du canal de Digoin sui surplombe la Loire. La perspective est magnifique : on croirait voir le grand canal du château de Versailles. Un plan d’eau qui ne sourcille pas avec le long une promenade pour les chalands.

Il fut construit par l’ingénieur Julien entre 1832 et 1837. Il est en pierre de calcaire bourguignonne et mesure 234 mètres de long, 6 de large et 12 de haut. Il est composé de onze arches de 16 mètres de haut d’ouverture chacune. Et pour l’histoire les deux premiers bateaux empruntèrent le pont-canal le 30 décembre 1837.

Du pont canal on peut apprécier la vue sur la Loire et la ville de Digoin. La Loire est un fleuve qui est basse mais dont le débit est fort. Il faut savoir que le canal du centre a été créé parce que la Loire n’est pas navigable.

Ce pont canal aboutit directement sur la première écluse. Nous y voilà rendu et nous entrons dans l’écluse dont les portes se referment derrière nous.

L’eau s’échappe et le niveau baisse pour atteindre le niveau du canal du centre. Une fois le niveau le plus bas atteint les portes de devant de l’écluse s’ouvrent et nous pouvons continuer notre voyage.

Pour information les écluses sont numérotées de l’amont vers l’aval. Il repose sur le principe des vases communicants. Léonard de Vinci en fut le génie.

Les écluses pour la grande majorité sont manœuvrées automatiquement ou bien par un éclusier.

C’est le cas du pont du canal de Digoin.

Nous continuons notre chemin et notre gauche un nouveau canal se projette – celui de Roanne. Juste à cet endroit nous croisons un héron cendré.

Puis nous continuons notre trajet pendant une heure avant d’opérer un demi-tour.

Nous en profitons pour apprécier le paysage plat, entouré de chemins de halage qui permettait de tirer les bateaux avec des chevaux, des ânes ou des femmes et enfants dans le temps lorsque les bateaux n’étaient pas à moteur. En échange il recevait nourriture et vêtements.  Il tirait ces bateaux sur une trentaine de kilomètres.

Nous revenons vers l’écluse où nous sommes obligés d’attendre car un bateau est en descente et nous le croisons avant d’entrer dans l’écluse. On peut voir l’eau couler à grands flots. Les portes de l’écluse se referment à nouveau et nous montons doucement mais surement. Impressionnant de voir le dénivelé entre le pont et le canal. L’eau doit monter jusqu’en haut des portes du canal du pont et elles s’ouvrent alors pour nous permettre de repartir. Et nous retraversons la Loire avec une autre perspective.

Nous passons à nouveau devant l’observatoire de la Loire et filons vers le port de plaisance en regardant les jolies maisons et les péniches qui longent le canal. Comme cela doit être calme de vivre le long d’un canal – à part l’humidité !

Manœuvre au port pour accoster et nous voilà rendus après trois heures de balade sur le canal.

Nous avons croisé quelques familles de canard vert, rien de plus palpitant. Il faut savoir qu’il y a une faune aquatique importante : gardon, brème, carpe, ablette et goujon, sandre percher, brochet et poisson chat. C’est pour cela que tout le long du canal on peut voir des pêcheurs tranquillement en train de chatouiller le poisson.

A savoir on peut du Havre traverser la France à travers les canaux et atteindre Marseille. Je vous laisse regarder les différents canaux existants : canal de Briare, canal du centre, canal du nivernais ou canal de Bourgogne relient la Saône et la mer Méditerranée. Si mes souvenirs sont bons cela prend une quarantaine de jours et c’est le plus rapide comparé à faire le tour de la France et de l’Espagne.

En quittant le bateau nous avons droit à un certificat de baptême d’écluse après un très bon repas !

Une jolie promenade qui mérite d’être réalisée. Je vous le recommande.

Perrecy le 16 juin 2023.

Site internet des croisières sur Digoin : http://www.croisiere-digoin.fr