Cet endroit est juste improbable caché dans la jungle et surtout commence avec un singe capucin accroché à son fil électrique qui regarde l’horizon, en réfléchissant à quelle idiotie il pourrait bien réaliser. Il faut dire que le singe capucin à la face blanche et aux épaules blanches, a un air plutôt cocasse. Mais ne vous fiez pas à sa bonne bouille car c’est un chapardeur !

Puis continuant un chemin bien balisé on avance à la découverte du parc national de Rio Céleste, connu pour la couleur de son eau si turquoise et nullement vue ailleurs.

Il faut y aller de bon matin car le chemin est long et surtout n’y allez pas lorsqu’il peut car la surprise de ce lieu ne sera pas au rendez-vous.

Tout autour du parc il y a des maisons, des cafés ou des boutiques dont les murs sont peints et nous enchantent en nous décrivant la nature des alentours. La représentation de la chute d’eau et de son lac turquoise avec cette nature exubérante, entre les plantes, les arbres et les fleurs gigantesques. Les hommes perdus dans cette jungle à la recherche de la chute d’eau. Et des animaux qui courent partout entre les tapirs, les sangliers sauvages tachetés et les multiples oiseaux colorés. Avec au fond le jaguar qui guette sa proie, tout en se faisant petit. Et puis la rivière, de la même couleur que le lac, turquoise, qui coule non loin. Et autour de ce lac les toucans aux becs à trois couleurs qui se mirent dans l’eau. Et un paresseux dans un arbre. Il est très difficile de les trouver.

Des arbres partout et des touristes partout.

Des arbres gigantesques et surtout quelques fleurs avec des espèces de langues orange foncé et blanches. On dirait qu’elles veulent aspirer quelque chose. On dirait des têtes de perroquets aux becs blancs et au milieu une fleur verte. La nature parfois créée des fleurs extraordinaires que l’on ne saurait nommer.

Mais cela se mérite pour arriver et voir la cataracte du Rio Céleste à la couleur si extraordinaire. Il faut faire 6 kms à pied pour voir la cascade, le lagon et les eaux bouillonnantes. Marcher, monter, crapahuter à travers des virages et des lacets, glisser sur le sol humide, enjamber des pierres humides, se prendre les pieds dans les racines et enfin voir de loin la cascade bleu turquoise. Pas de tout repos…

Et il vous reste encore plus de 300 marches raides à descendre et à remonter, non pas en ligne droite, mais en tournant et à travers les plateformes vous aurez des vues différentes sur le lac et la chute d’eau. Les eaux tombent en chute libre sur près de 30 mètres de hauteur et elles terminent leur course dans un large bassin couleur turquoise.

En poursuivant le chemin, vous descendrez vers la lagune bleue et vous serez au plus près de cette eau turquoise. Vous atteindrez les eaux bouillantes du río Celeste, témoins de l’activité volcanique. L’odeur de soufre est aussi forte que l’eau est chaude, autant vous dire qu’ici elle est brûlante. Selon les spécialistes, la température de l’eau peut atteindre jusqu’à 94ºC. Bien sûr, ici comme dans tout le reste du parc national Tenorio, la baignade est strictement interdite.

Pourquoi l’eau du Rio Celeste est-elle bleue ?

Les scientifiques ont longtemps cherché à expliquer ce phénomène naturel, et ce n’est qu’en 2013 qu’une réponse a été trouvée. Les chercheurs de l’Université du Costa Rica ont découvert que les eaux du río Celeste contiennent un mélange de minéraux volcaniques enrobés de silicium, d’oxygène et d’aluminium. Ces minéraux proviennent du volcan Tenorio et ils se trouvent séparément dans la Quebrada Agria et le río Buena Vista, les deux affluents du río Celeste. Au Teñidero, le point de rencontre de ces deux rivières, les minéraux se mélangent, créent une réaction chimique et ils sont réfléchis par les rayons du soleil ce qui donne à l’eau cette intense couleur bleu turquoise.

Les légendes du río Celeste : Un lieu sacré pour les Malekus

Dans la culture de la communauté indigène Maleku, le río Celeste est un lieu sacré. La légende raconte que leurs dieux ont peint le ciel et les étoiles en utilisant des pinceaux. Après avoir terminé, ils les auraient rincés dans le courant de la rivière qui serait devenue bleu turquoise. Toujours selon la croyance des Maleku, c’est la cascade qui donnait naissance aux membres de la communauté. Un jour, un ara macao arriva et il déploya ses ailes pour signaler qu’il n’y aurait plus d’autres naissances.

A bon entendeur salut ! Courez-y !

Lien : https://www.sinac.go.cr/ES/ac/acat/pnvt/Paginas/default.aspx  

Paris le 26 Mai 2022.