Atteindre le Graal c’est approcher le Quetzal !


Cela n’est pas donné à tout le monde et lors de ce voyage au Costa Rica j’ai eu l’immense chance de le croiser deux fois dans deux endroits différents.
Dans le parc national de Monteverde en pleine foret tropicale où si vous n’avez pas les yeux de votre guide vous ne verrez strictement rien ; et au parc national de Cierro de la muerte, proche de San Gerardo de Dota, par 9 degrés et là aussi grâce à votre guide.
Il faut des yeux de lynx pour le voir. Mais une fois dans votre vision vous ne le lâcherez plus des yeux.
L’oiseau est petit, tout vert, presque turquoise avec des plumes rouges sur son ventre et un bec jaune. En général il est quasiment impossible à l’œil nu de l’apercevoir et encore moins caché dans les feuillages des arbres.
Seules les immenses jumelles vous permettent de le regarder et de vous donner ce moment d’excitation incroyable. Un moment hors du temps incommensurable. Suspends ton vol, suspends ta respiration ! Et le voilà !
Cet oiseau, ce cadeau du ciel est magique : commencer par voir son bec jaune, son œil rond noir et ses plumes vert turquoise, son cou engoncé dans son poitrail rouge…. C’est juste magnifique. Le voir ouvrir le bec et l’entendre chanter, appeler sa compagne – on en pleurerait de joie. Apercevoir son aigrette ou sa huppe noire qui part du haut du bec pour aller jusqu’au cou est impressionnant. On dirait qu’il a la tête ébouriffée comme un matin où l’on se réveille décoiffé. Et ses plumes bleu turquoise qui recouvre son poitrail rouge à mi-hauteur et les plumes de ses ailes vertes qui se démarquent les unes des autres. Et ses multiples longues plumes caudales bleues, vertes et blanches qui se détachent du rouge, magnifie le mâle. Car le mâle est le plus beau. Il lui faut éblouir la femelle pour l’attirer dans son nid.


La deuxième fois je l’ai rencontré avec sa femelle beaucoup moins apprêtée ! Ils étaient sur une même branche nous tournant le dos et essayant de se confondre dans le paysage. La femelle n’a pas de longues plumes caudales et est plus soblre.




On reste alors cet enfant émerveillé, éblouit par cette beauté.
Quelle signification pour cet oiseau ?
Le nom provient du nahuatl quetzalli, ce qui signifie « grande plume verte ». Il est aussi présent dans le nom du dieu mexicain Quetzalcoatl, qui signifie « serpent à plumes » ou « serpent quetzal », dont il est une des formes. Lors de son vol il effectue des mouvements qui font onduler sa queue et peuvent laisser penser qu’il s’agit d’un serpent volant ! Il est vénéré comme le patron des prêtres, inventeur du calendrier et protecteur des artisans. Les prêtres portaient d’ailleurs des coiffes similaires à la houppe des quetzals et faites à partir des plumes de ce dernier. C’était un dieu pacifique, apparemment opposé aux sacrifices humains, leur préférant des offrandes de jades, d’oiseaux, de serpents ou de papillons. Mais sa vénération a quand même parfois donné lieu à quelques sacrifices de vies humaines, notamment à cause d’un amalgame entre Quetzalcóatl et un de ses rivaux, Tezcatlipoca, dieu de la nuit et du nord. Ce dernier réclamant des rituels beaucoup plus sanglants.
Quelques informations sur cet oiseau :
Chaque année, à la fin de la nidification (construction du nid), l’oiseau perd ses plumes qui repousseront l’année suivante. Pour les Mayas et les Aztèques, le quetzal était un oiseau sacré, dont les plumes étaient très prisées et réservées aux prêtres.
Cet oiseau mesure environ 32 cm (sans compter les plumes sous-caudales du mâle qui atteignent un mètre de long.
Celui que nous voyons se somme le Quetzal resplendissant.
C’est un animal qui aime les hauteurs, il faut au minimum monter à 1500m d’altitude pour pouvoir l’observer. Lorsqu’on sait où chercher, il est relativement facile à photographier, car il se pose sur les branches des arbres les plus feuillus et il reste complètement immobile de longs moments. Son alimentation se constitue principalement de fruits mûrs.
La période de reproduction du Quetzal resplendissant au Costa Rica est de mars à juin. Dans cette région d’Amérique centrale, ils peuvent même réaliser deux couvaisons par an. Cependant, le taux de mortalité des petits est malheureusement de 80 %, ce chiffre important est dû notamment aux prédateurs et aux conditions climatiques (fortes pluies ou tempêtes tropicales) qui détruisent les nids. C’est une espèce qui commence à être menacée d’extinction.
Le chant du Quetzal peut prendre différentes tonalités qui peuvent avoir des significations concrètes. Par exemple, un « aiy-aiy-aiy » aigu qui peut servir de cri d’alarme ou d’avertissement. Parfois les couples, lorsqu’ils sont ensemble, émettent un « wee-wee-wee » monotone en présence d’un intrus ou d’un danger, pour défendre leur nid.
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Paris le 16 Juillet 2022.
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