Le Koru – La fougère néo-zélandaise – une légende


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Je me suis découvert une passion pour la fougère néo-zélandaise et surtout pour la naissance et le déroulement ou l’enroulement de cette dernière. Elle se nomme alors le koru pour les maoris (fronde pour nous). J’ai savouré de mes yeux ces feuilles et je vous partage ma passion.

Le paradis des fougères est en Nouvelle Zélande et ce n’est pas un mot vain. 1200 variétés ! Et vous la croisez à tout bout de champs. Elle est votre compagne de voyage !

Mais partons galoper dans les forêts humides de Nouvelle Zélande à la recherche de la fougère, ma plante préférée. Car je l’ai guettée, cherchée, regardée, admirée, photographiée. Je me suis arrêtée partout où j’ai pu la voir. Je suis tombée amoureuse de ce « tournicoti » qu’elle forme quand elle pousse et qu’elle se nomme koru. Car il y en a tous les 25 centimètres ! Alors courons à sa recherche.

Différentes formes :

  • Tree ferns qui sont des arbres, le mamaku pouvant atteindre 20 mètres ! Le silver fern étant la plus connue (dite ponga en maori) puisqu’il est le symbole national.
  • Tuffed en touffe large et arrondie où l’on pourrait presque s’asseoir dessus !

Creeping dites rampantes

  • Climbing qui grimpent
  • Et enfin perching, perchées.

Comme vous ne le savez peut-être pas, les forêts néo-zélandaises sont des forêts luxuriantes, primaires et tropicales dans le sens où elles sont immenses, enchevêtrées, avec des arbres immenses aux troncs dont les circonférences font jusqu’à deux mètres. Des mélanges de spécimens d’arbres qui s’interpénètrent. Je ne vous parle pas des racines des arbres qui chevauchent le sol et peuvent faire que vous vous preniez les pieds dedans. Et la hauteur des arbres qui pour un humain ne peut en voir la fin tellement il est grand. Mais ces forêts me captivent pour les fougères qu’elles détiennent.

La beauté de la fougère, sa légèreté me fascine. Son enroulement et sa finesse – magnificence de la nature dans sa plus simple expression – naissance à la vie. La délicatesse de cette feuille en pleine naissance donne l’impression de découvrir un hippocampe à l’envers dans l’eau. Le cheval de mer de la terre et des zones humides des forêts. Elle en a toute la beauté, la souplesse et l’agilité. Le koru ressemble aussi aux ventouses des poulpes se mouvant dans les eaux profondes de la mer. Ensemble, elles forment comme une danse et leurs têtes arrondies, pas encore écloses, nous font penser à des femmes virevoltant au gré du vent.

Elles cherchent à s’élever et à grandir pour atteindre la haute canopée qui les surplombent et les protègent. Elles sont tellement belles que je suis restée très longtemps à les mirer. Le koru est impressionnant car chaque petite feuille forme comme un doigt crochu qui se déplie, si minuscule qu’il en est presque microscopique. De la dentelle de fougère. Et il a le don de vous étonner et de vous émerveiller.

Dans son premier moment elle est comme entourée d’aspérité marron, la protégeant et l’habillant d’une robe foncée, velue. On dirait que des petits crochets ou aspérités la coiffent et lui mettent les cheveux en bataille. Elle n’est pas affriolante dans ces débuts mais elle attire l’œil. Parfois on la comparerait à des ventouses de poulpes qui s’accrochent à l’air. Puis lorsqu’elle se déroule et s’ouvre au fur et à mesure, des pédoncules explosent, le bout de la tige s’arrondit et laisse éclater les petites feuilles des futures fougères vertes.

Elles sont plus ou moins grandes. Elles nous offrent des feuilles aux couleurs de vert qui vont du pâle – presque blanchâtre ou plus foncé. Ces couleurs ressortent sur les tiges marron foncé et les rendent délicieusement fragiles. Elles forment des cambrures qui défient toutes les normes. D’autres sont toutes blanches avec une rainure marron en leur milieu. Elles sont extraordinaires de créativité et d’inventivité !

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Une fête des fougères s’imprime en vous et vous ravisse. Il faut savoir aussi que 40% des espèces mondiales de fougères sont endémiques de Nouvelle Zélande.

Fougères de toutes tailles et de toutes sortes. Ah ! ces fougères aux multiples symboles et légendes.

Et c’est là que nous arrivons au symbole néo-zélandais le koru. Ce dernier représente le déroulement de la feuille de la fougère qui éclot. Elle était sculptée sur les poupes des pirogues. Le déroulement de la feuille fait référence au voyage. Je comprends mieux pourquoi pour moi ce koru est important et me parle. Il symbolise pour les maoris aussi la naissance, le renouveau, la croissance, la force et la paix. La fougère est devenue l’emblème officiel de la Nouvelle Zélande en particulier celle argentée, endémique de la région. Elle possède la particularité de posséder des feuilles dont le dessous est d’un couleur blanc-argenté et d’être visible dans le noir.

Elle est au cœur d’une légende maori, la légende de Rahi. On pourrait aussi les nommer « les fées de la forêt » « Patupaiarehe » puisque la femme de Rahi, enlevée par une tribu rivale, Ti Ara, releva tout le long de son chemin dans la forêt, les feuilles vertes de fougères, fluorescentes, pour montrer le chemin à son mari. On appelle cette fougère la « silver-Fern » ou Ponga. Le tronc droit est long et la fougère fait comme un parasol ou un palmier. Le tronc de cet arbre servait aux Maoris à construire leurs maisons ; le feuillage pour la literie, la sève à des fins médicinales et ses pointes pour fabriquer des petites lances. Et les maoris lors des nuits de pleine lune retournaient les feuilles pour retrouver leur chemin.

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Elle devient l’emblème des rugbymen et des soldats néo-zélandais engagés dans la guerre des boers en 1899 et est repris pendant la Seconde Guerre mondiale. Puis est imprimé sur les avions de la compagnie aérienne locale. Les néo-zélandais se la font tatouer sur le corps.

Le proverbe maori dit :

« Mate Haut he toa, ora mai he toa,

Mate atu he tetakura, ora mai he tetakura ».

(Quand un combattant tombe, un autre se lève, quand une fougère meurt, une autre nait)

Selon Michel Pastoureau, depuis l’Antiquité la fougère passe pour avoir des vertus médicinales cicatrisantes mais aussi prophylactiques : elle éloigne les forces du mal, protège contre les démons et les mauvais esprits, voire plus simplement, contre les ennemis.

Je vous laisse à rêver fougères et koru !

Mars 2020.

 

Catégories :Nouvelle Zélande, OcéanieTags:, , , , , ,

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